« Tard, mais pas trop tard »
23 juillet 2008L'arrestation de Rodovan Karadzic est tardive, mais primordiale, estime la Tageszeitung. A chaque procès gagné contre des meurtriers hauts placés, la « culture de l'impunité » perd de sa toute-puissance apparente. Ainsi l'arrestation de Rodovan Karadzic arrive tard, mais pas trop tard. Sa capture, et espérons bientôt celle de Ratko Mladic, sont des signes d'espoirs, également pour les procureurs de la Cour pénale internationale qui ont réclamé un mandat d'arrêt contre le soudanais Omar el-Béchir. Même si leur demande fait sourire certains « réalistes ». Dans le cas de Karadciz au moins, la fermeté et le courage de la justice l'ont emporté.
L'arrestation du génocidaire présumé n'était pas pensable sans la pression politique et sans la volonté du gouvernement serbe de se rapprocher de l'Union européenne et de la communauté internationale, explique la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Mais cela ne signifie pas que le Tribunal pour l'ex-Yougoslavie n'a eu aucune influence. Depuis que l'ancien président serbe Slobodan Milošević y est mort durant son procès mammouth, le tribunal des Nations Unies travaille en silence à sa propre suppression. Mais jusqu'à l'échéance prévue en 2010, toutes les procédures ne seront pas achevées. Il faut espérer que le procès contre Karadzic ne se passe pas comme celui de Milošević.
Il existe un pays qui fait faire de doux rêves aux managers allemands, écrit la Süddeutsche Zeitung. Les équipements d'extraction allemands doivent y pomper du pétrole, des bus allemands doivent y circuler dans des rues qu'auront goudronnées des entreprises allemandes. Ce pays, c'est l'Irak. Et Nouri al-Maliki a répété à son hôte hier à Berlin, combien il serait le bienvenu chez lui. Le pays ne peut se stabiliser que si la situation économique s'améliore. Et pour ça, il a besoin de l'aide extérieure. Le gouvernement allemand fait donc bien de se proposer comme partenaire. Mais même si les troupes américaines se retirent, les Etats-Unis garderont une influence sur le pays. Et ils veilleront à ce qu'un pays qui s'est opposé à la guerre ne profite pas trop d'une meilleure situation. Le prochain président américain devrait donc être tenté d'associer Berlin, non pas seulement au partage des gains mais aussi à celui des coûts. Le gouvernement doit cependant faire attention à ce que le prix politique à payer pour faire des affaires ne soit pas trop élevé.
Et c'est exactement la même analyse que propose die Welt. Les Allemands doivent se préparer, avertit le quotidien : celui qui entrera à la maison blanche comme nouveau président réclamera à Berlin plus qu'une simple aide économique pour l'Irak.