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Syrie : chronologie d'une guerre

La rédaction (avec AFP, Reuters)18 septembre 2013

Déclenchée en mars 2011, la révolte pacifique syrienne s'est transformée en rébellion armée face à la répression sanglante menée par le régime de Bachar al-Assad. Le conflit a déjà fait plus de 100.000 morts.

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Les violences sont quotidiennes en SyrieImage : AFP/Getty Images

2011

- 15-16 mars : à Damas, rassemblements sous le slogan pour "une Syrie sans tyrannie". Plusieurs manifestations contre le pouvoir sont ensuite violemment réprimées à Damas et Deraa (Sud). Le régime dénonce une "rébellion armée de groupes salafistes".

- 21 avril : levée de l'état d'urgence en vigueur depuis 1963. Des dizaines de morts dès le lendemain. La contestation s'étend et se radicalise avec des appels à la chute du régime.

- 30 juillet : le colonel Riad al-Assaad, déserteur réfugié en Turquie, annonce la création de l'Armée syrienne libre (ASL) pour combattre le régime.

- 31 juillet : une centaine de morts dans une vaste offensive de l'armée à Hama (centre).

- 18 août : Barack Obama et ses alliés occidentaux appellent Assad à partir. Série de sanctions internationales depuis contre le régime et contre des dirigeants des Gardiens de la révolution iraniens accusés de l'aider à mater la contestation.

- 2 octobre : création du Conseil national syrien (CNS, opposition).

- 12 novembre : la Ligue arabe suspend la Syrie, après plusieurs tentatives de médiations infructueuses

- décembre : on parle désormais de "guerre civile" et de crimes contre l'humanité commis en Syrie.

Les manifestations du vendredi contre Bachar al-Assad
Les manifestations du vendredi contre Bachar al-AssadImage : dapd

2012

- 16 février : Malgré l'opposition de la Chine et de la Russie, l'Assemblée générale de l'ONU adopte une résolution qui condamne la répression en Syrie.

- 1er mars : l'armée prend le contrôle de Baba Amr, bastion de la rébellion à Homs (centre), après des semaines de siège.

- 15 mars : un an après le début de la contestation, la répression a fait plus de 9.000 morts, selon des ONG.

- 2 avril : Bachar al-Assad accepte le plan de sortie de crise proposé par l'émissaire Koffi Annan, mais pose ses conditions. Le plan restera lettre morte.

- 16 juin : les observateurs de l'ONU, chargés de surveiller un cessez-le-feu complètement ignoré, suspendent leurs opérations.

- 3 juillet : Human Rights Watch dénonce un "archipel de la torture", avec des dizaines de milliers de détenus. Le Comité international de la Croix Rouge parle désormais ouvertement de "guerre civile" en Syrie.

- 17 juillet : les rebelles lancent la bataille de la "libération" de Damas mais sont repoussés par une contre-offensive de l'armée. Depuis, celle-ci ne cesse de repousser les tentatives des rebelles d'entrer dans Damas et bombarde par air et à l'artillerie lourde les poches de résistance à la périphérie.

- 18 juillet : quatre hauts responsables de l'appareil de Sécurité, dont le beau-frère d'Assad, tués dans un attentat à Damas.

- 19 juillet : troisième véto russo-chinois à l'ONU à une résolution menaçant le régime de sanctions.

- 23 juillet : le régime syrien reconnaît être en possession d'armes chimiques et menace de les employer en cas d'agression extérieure. La nouvelle inquiète particulièrement Israël.

- 28 juillet : l'armée lance l'assaut sur Alep (nord), deuxième ville du pays.

- 25 septembre : alors que le nombre de réfugiés syriens ne cesse d'augmenter, l'organisation Save the Children attire l’attention sur la situation des enfants syriens victimes de tortures.

- 11 novembre : Ahmad Moaz al-Khatib élu président de la nouvelle Coalition nationale de l'opposition, incluant le CNS.

- 22 décembre : l'Otan annonce avoir détecté de nouveaux tirs de missiles Scud par le régime.

Alep : prise d'assaut en juillet, en ruine en décembre 2012
Alep : prise d'assaut en juillet, en ruine en décembre 2012Image : dapd

2013

- 4 janvier : le Haut Commissariat de l'Onu aux Droits de l'Homme publie un bilan des victimes du conflit syrien: 60.000 morts au moins depuis mars 2011.

- 6 janvier : Bachr al-Assad propose un plan "politique" impliquant son maintien au pouvoir. L'opposition exige son départ comme préalable à toute solution.

- 26 janvier : l'Otan annonce que ses premiers missiles Patriot à la frontière syro-turque sont opérationnels.

- 30 janvier : Khatib se dit prêt, sous conditions, à des discussions directes avec des représentants du régime.

- 3 février : Israël confirme implicitement avoir mené fin janvier un raid contre un complexe militaire près de Damas.

- 22 février : au moins 83 morts dans un attentat à Damas. Une série d'attentats meurtriers ont frappé ces derniers mois le pays, revendiqués pour la plupart par le Front jihadiste Al-Nosra, placé par Washington sur sa liste des "organisations terroristes".

Attentat à Damas en février, d'autres suivront
Attentat à Damas en février, d'autres suivrontImage : Reuters

- 25 février : le chef de la diplomatie syrienne Walid al-Mouallem affirme pour le première fois que le régime est prêt au dialogue avec les rebelles armés.

- 28 février : Washington annonce pour la première fois des aides directes non létales à la rébellion.

- 6 mars : des rebelles capturent 21 observateurs philippins de l'ONU sur le Golan. Le même jour, la ville de Raqa passe sous contrôle rebelle, c'est la première ville "libérée". Les rebelles ont avancé dans le Nord et l'Est, alors que l'armée se maintient à Damas, dans le centre et l'Ouest. Le cap du million de réfugiés est passé, selon l'Onu.

- 18 mars : l'opposition syrienne réunie à Istanbul se dote d'un Premier ministre, Ghassan Hitto.

- 21 mars : l'ONU annonce qu'elle va ouvrir une enquête sur les soupçons de recours aux armes chimiques par les rebelles et par l'armée du régime, le Suédois Ake Sellstrom dirige l'équipe d'experts.

- 23 avril : Israël accuse le régime syrien d'"utiliser des armes chimiques" contre les rebelles.

- 25 avril : les Etats-Unis reconnaissent que le régime a probablement utilisé des armes chimiques contre les rebelles, ce que dément Damas.

- 3 et 5 mai : Israël mène deux frappes aériennes en 48 heures en Syrie, l'objectif est d'empêcher un transfert d'armes au Hezbollah libanais.

- 5 mai : Carla Del Ponte, membre de la commission d'enquête indépendante de l'Onu sur les violences en Syrie, affirme que les enquêteurs des Nations unies
ont réuni des témoignages selon lesquels des insurgés syriens se sont servis de gaz sarin, un agent neurotoxique interdit par le droit international.

- 6 mai : la Commission d'enquête internationale, mandatée par l'ONU, affirme qu'elle "n'a pas obtenu les résultats permettant de conclure que des armes chimiques avaient été utilisées par les parties au conflit".

- 11 mai : un double attentat fait 50 morts à Reyhanli en Turquie, ville proche de la Syrie. Ankara en attribue la responsabilité au régime de Damas qui dément toute implication.

- 20 mai : Le Hezbollah libanais, engagé aux côtés du régime de Bachar al-Assad, perd une trentaine de combattants à Qousseir, ville stratégique pour Damas comme pour les rebelles.

- 27 mai : L'UE décide de lever l'embargo sur les armes à destination des rebelles syriens, mais aucun pays n'a l'intention d'en envoyer dans les deux prochains mois pour ne pas nuire à la conférence de paix de juin.

- 6 juin : Coup dur pour les rebelles syriens : après avoir repris la région stratégique de Qousseir, à la frontière avec le Liban, les forces de Bachar al-Assad s'emparent du seul point de passage sur le Golan sur la ligne de cessez-le-feu avec Israël.

- 14 juin : Les Etats-Unis confirment les déclarations de la France concernant les preuves de l'usage de gaz sarin par le régime syrien. Pour Barack Obama, la "ligne rouge" est franchie. Washington se prépare à armer les rebelles.

Des rescapés d'une attaque sur Alep, en mars, affirment avoir été blessés par des armes chimiques. Mais à l'époque, aucune preuve n'étaye ces affirmations.
Des rescapés d'une attaque sur Alep, en mars, affirment avoir été blessés par des armes chimiques. Mais à l'époque, aucune preuve n'étaye ces affirmations.Image : Reuters

- 9 juillet : Moscou affirme avoir la preuve que les rebelles ont utilisé du gaz sarin. La Maison blanche répond "n'avoir encore vu aucune preuve qui appuie cette affirmation".

- 8 août : le régime syrien dément une attaque contre le convoi du président Bachar al-Assad revendiquée par des rebelles islamistes.

- 18 août : Des inspecteurs de l'Onu arrivent en Syrie pour enquêter sur trois sites où l'utilisation d'armes chimiques a été rapportée.

- 21 août: Deux attaques dans la périphérie de Damas font 1.300 morts, selon l'opposition qui accuse le régime d'avoir utilisé des gaz toxiques.

- 23 août : Ban Ki-moon, à l'instar de nombreux pays occidentaux et ONG, réclame que les inspecteurs de l'ONU actuellement en Syrie puissent enquêter, avertissant que l'utilisation d'armes chimiques constituerait un "crime contre l'humanité".

- 26 août : après un feu vert tardif de Damas, des inspecteurs de l'Onu se rendent sur l'un des sites de l'attaque pour enquêter. Leur convoi est pris pour cible par un sniper.

- 29 août : Le parlement britannique rejette la motion du Premier ministre David Cameron sur une intervention militaire en Syrie.

- 30 août : sur la base d'un rapport des services de renseignement américains, l'administration Obama affirme avoir "la certitude" que le régime syrien est l'auteur des attaques de Damas, dont le bilan humain est estimé à 1.429 morts dont 426 enfants. Washington semble prêt à agir. Le gouvernement syrien dénonce des "mensonges sans fondement".

- 31 août : Barack Obama confirme l'intention des États-Unis d'agir militairement contre le régime syrien, mais dit vouloir consulter le Congrès. Le débat et le
vote à la Chambre des représentants et au Sénat sont prévus pour la semaine du 9 septembre.

- 5 septembre : Au G20 à Saint-Pétersbourg en Russie, Barack Obama et Vladimir Poutine campent sur leurs positions antagonistes.

- 6 septembre : Douze pays présents au G20 appellent à une "réponse internationale forte", assurant que la responsabilité du régime dans l'attaque chimique est "clairement" établie.

- 8 septembre : Dans une interview à la chaîne américaine CBS, le président Assad nie avoir ordonné l'emploi d'armes chimiques.

- 9 septembre : La Russie appelle la Syrie à mettre sous contrôle international ses armes chimiques et à les détruire. La Syrie a immédiatement "accueilli favorablement" cette proposition. Le chef de l'Armée syrienne libre, Sélim Idriss, a accusé le régime de Bachar al-Assad et son allié russe de mentir.

- 10 septembre : Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon salue la proposition russe et pense que la Syrie doit "l'accepter". Il envisage de proposer au Conseil de sécurité la création de zones supervisées par l'ONU pour y détruire les armes chimiques syriennes.

- 14 septembre : Accord russo-américain sur les armes chimiques, pour éviter une intervention militaire en Syrie.

- 19 septembre : Le régime de Bachar al-Assad donne une liste de ses sites de production et de stockage d'armes chimiques à Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), conformément à l'accord passé entre les Etats-Unis et la Russie.

- 25 au 30 septembre : Des enquêteurs de l'ONU se rendent à Damas, sur les sites où des armes chimiques ont peut-être été employées. Ils doivent rendre leur rapport avant la fin octobre.

- 27 septembre : Adoption à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution 2118 sur les armes chimiques. Il s'agit de la première résolution Conseil de sécurité depuis le début du conflit en Syrie. Ce texte contraint le régime à détruire son arsenal chimique, sans cependant stipuler de sanctions automatiques en cas de manquement à ses engagements. Les éventuelles sanctions devront alors être adoptées dans un deuxième texte, qui pourrait encore être bloqué par la Russie, alliée du régime syrien.

- 1er octobre : Des spécialistes onusiens du démantèlement des armes chimiques se rendent à Damas pour enquête.