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Sylvie Baïpo-Temon : "le Tchad est l'ami de la RCA"

16 avril 2021

La ministre des Affaires étrangères de la RCA minimise les propos de l’ambassadeur de Russie à Bangui qui avait critiqué le rôle du Tchad dans son pays.

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La cheffe de la diplomatie centrafricaine Sylvie Baïpo-Temon
La cheffe de la diplomatie centrafricaine Sylvie Baïpo-TemonImage : Pressedienst des Außenministeriums der Zentralafrikanischen Republik

Le 29 mars dernier, à la veille de l’investiture du président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, l’ambassadeur de Russie en RCA, avait critiqué le rôle du Tchad dans le pays. Au cours de cette conférence de presse, Vladimir Titorenko avait appelé les pays voisins de la Centrafrique, dont le Tchad, à sécuriser leurs frontières afin de mettre fin à la circulation illégale d'armes et de groupes armés qui déstabilisent la RCA.

Dans un communiqué, les autorités tchadiennes ont protesté contre ces propos, qu’ils ont qualifiés de surprenants.

Au cours d’une interview à la DW, la ministre centrafricaine des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo-Temon, minimise la portée des déclarations du diplomate Russe et rappelle que son pays entretient d’excellentes relations avec le Tchad.

Dialogue politique

Récemment, le patron de la mission de l’Onu en République centrafricaine, le sénégalais Mankeur Ndiaye, a suggéré au président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, réélu pour un second mandat, de dialoguer avec ses opposants, y compris avec les chefs rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), dirigée par l’ancien président, François Bozizé.

Mankeur Ndiaye, l'émissaire des Nations unies en Centrafrique
Mankeur Ndiaye, l'émissaire des Nations unies en CentrafriqueImage : Getty Images/AFP/Seyllou

Cependant, la cheffe de la diplomatie centrafricaine y est opposé. "Il faut discuter avec eux sur quelle base ? Ils n’ont pas renoncé à la violence. Ils ont dénoncé l’accord de paix de Khartoum de 2019", a indiqué Sylvie Baïpo-Temon qui se prononce aussi sur la demande formulée par Mankeur Ndiaye de revoir à la hausse le nombre des casques bleus dans son pays.

Exaction des formateurs russes

Fin mars 2021, un groupe d'experts de l'Onu s'est alarmé de l'augmentation du recrutement et de l'utilisation d’entreprises militaires et de sécurité privées étrangères par le gouvernement de la République centrafricaine, ainsi que des contacts étroits qu’entretiennent ces compagnies et leur personnel avec les casques bleus de l’Onu.

Le président centrafricain et son homologue russe à Saint-Pétersbourg en mai 2018
Le président centrafricain et son homologue russe à Saint-Pétersbourg en mai 2018Image : Imago/TASS/Russian Presidential Press and Information Office/M. Klimentyev

Le groupe de travail sur les mercenaires s'est dit profondément troublé par les actions interconnectées de "Sewa Security Services", de "Lobaye Invest SARLU", une entreprise russe, et d'une organisation basée en Russie, connue sous le nom de  "Groupe Wagner".

Ils ont notamment exprimé leurs préoccupations quant à leurs implications dans une série d'attaques violentes survenues depuis les élections présidentielles du 27 décembre 2020.

Par ailleurs, les experts ont exprimé leurs préoccupations quant à la proximité et l'interopérabilité entre ces entrepreneurs et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca).

L’interview de Sylvie Baïpo-Temon

Ils ont aussi fait état de réunions coordonnées en présence de "conseillers russes, y compris dans les bases de la Minusca, ainsi que des évacuations médicales de « formateurs russes blessés vers les bases de la Minusca".

Enfin, les experts de l’Onu indiquent également avoir reçu des rapports faisant état de graves violations des droits de l'homme et du droit humanitaire international, imputables aux militaires privés qui opèrent conjointement avec les forces armées centrafricaines (FACA) et, dans certains cas, avec les forces de maintien de la paix des Nations unies.

Cliquez sur la photo (ci-dessus), pour écouter l’intégralité de l’interview de Sylvie Baïpo-Temon.