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Steinmeier en Gambie, tout un symbole

15 décembre 2017

Les journaux allemands ont suivi le voyage du président allemand en Gambie. Ils se sont aussi penchés sur le financement de la force G5 Sahel et sur l'intérêt croissant de la Russie pour certains pays africains.

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Afrika Bundespräsident Steinmeier in Gambia
Image : picture alliance/dpa/B. v. Jutrczenka

La Frankfurter Allgemeine Zeitung relève le choix symbolique de la Gambie comme étape du voyage de Frank-Walter Steinmeier. Le président allemand y a d'ailleurs été accueilli en grande pompe, avec une parade à travers Banjul, la capitale.

Selon le journal il s'agissait pour son homologue gambien, Adama Barrow, de montrer que la Gambie jouit d'un nouveau prestige, un an après l'élection présidentielle et le départ de son prédécesseur Yayah Jammeh après 22 ans au pouvoir.

Le président fédéral n'a pas choisi la Gambie par hasard. "Nous voulions envoyer un signal" a déclaré Frank-Walter Steinmeier à son homologue gambien Adama Barrow.
Le président fédéral n'a pas choisi la Gambie par hasard. "Nous voulions envoyer un signal" a déclaré Frank-Walter Steinmeier à son homologue gambien Adama Barrow.Image : picture alliance/dpa/B. v. Jutrczenka

Effectivement, note le quotidien, Frank-Walter Steinmeier est le premier chef d'Etat européen à se rendre en Gambie depuis décembre 2016. Ce qui fait dire à son homologue Adama Barrow que cette visite est "historique".

Dans son discours, le président gambien a exprimé le souhait de son pays à engager "un nouveau partenariat avec l'Allemagne". Avant le changement de régime, la Gambie était le pays africain dont partaient le plus de réfugiés vers l'Europe, rapporté au nombre d'habitants.

Aujourd'hui, elle est en train de changer. Selon son président, les Gambiens sont prêts à "croire à la réussite" dans leur propre pays et à faire de la Gambie "leur Europe".

L'Allemagne et la France ensemble pour la force G5 Sahel

C'est avec des mots dramatiques qu'Angela Merkel et Emmanuel Macron ont appelé à renforcer la lutte anti-terrorisme dans la zone sahélienne, rapporte la Süddeutsche Zeitung.

Selon la chancelière, "le temps presse" car le terrorisme islamiste "s'étend"; le président français a souligné que la "guerre est en plein essor" et que "des États sont menacés".

Effectivement, les attaques se sont multipliées contre les forces militaires et la population de la zone sahélienne. La conférence avait donc pour objectif de rassembler des soutiens pour la force conjointe mise en place par les cinq pays de la région.

L'Allemagne est prête à apporter un "soutien massif" à la lutte anti-terroriste dans le Sahel
L'Allemagne est prête à apporter un "soutien massif" à la lutte anti-terroriste dans le SahelImage : picture-alliance/dpa/P. Wojazer

Selon Angela Merkel, note la Süddeutsche, l'Allemagne est prête à apporter un "soutien massif" à ce projet, avec la France et d'autres pays européens.

L'Allemagne s'engage sur une nouvelle voie aux côtés de la France dans la lutte contre le terorisme islamiste en Afrique, estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La Bundeswehr est déjà le principal partenaire de la France dans la stabilisation du Mali. Et du point de vue allemand, la lutte anti-terroriste ne représente qu'un aspect des efforts de stabilisation des pays du Sahel.

Selon la chancelière, l'Allemagne va verser entre 2017 et 2021 environ un milliard d'euros d'aide au développement. Un soutien qui ne sera possible que si les populations peuvent vivre en sécurité. L'Allemagne a donc un intérêt élémentaire à la sécurisation de la région, conclut le quotidien.

Le Soudan, prochain terrain d'exercice pour la Russie 

C'est la Berliner Zeitung qui évoque le sujet. Après avoir déclaré la victoire de l'intervention russe en Syrie, le président Vladimir Poutine se tournerait vers le Soudan et son voisin du Sud. Pour l'instant, des sociétés privées de mercenaires russes ne sont pas censées être en mission dans ces pays mais des témoignages semblent affirmer le contraire.

Omar el-Bechir s'est récemment rendu à Moscou, à bord d'un avion russe selon la Berliner Zeitung
Omar el-Bechir s'est récemment rendu à Moscou, à bord d'un avion russe selon la Berliner ZeitungImage : imago/Xinhua

Et depuis la visite, fin novembre à Moscou, du président soudanais Omar el-Béchir, le Soudan fait l'objet de négociations pour devenir un lieu d'exercices militaires, affirme le journal.

Selon un sénateur russe cité par la Berliner Zeitung, le Soudan pourrait devenir "un intermédiaire central pour la coopération constructive de la Russie avec le monde islamique".

D'après la Berliner Zeitung, Moscou poursuivrait une logique néo-soviétique: le Soudan est frontalier de l'Égypte et de l'Éthiopie, deux pays dans lesquels la Russie a des intérêts traditionnels. Un autre expert cité par le quotidien berlinois estime pour sa part qu'après la Syrie et le Donbass, la politique militaire russe opère un retour à la folie coloniale des grandes puissances au 19ème siècle…

Moscou veut vendre des armes à la RCA 

La Russie, explique die tageszeitung, a déposé au Conseil de sécurité de l'Onu une demande d'exemption à l'embargo sur les armes qui vise la RCA depuis 2013. 

La liste des équipements est longue… pour en citer quelques uns, il s'agit de 5200 fusils d'assaut, 900 pistolets, 840 mitrailleuses, 270 lance-roquettes ou encore 20 missiles sol-air… le tout avec les munitions correspondantes. Tout cela pour équiper deux bataillons des FACA, les forces armées centrafricaines – au total 1300 hommes.

L'Union européenne forme actuellement trois bataillons des forces armées centrafricaines
L'Union européenne forme actuellement trois bataillons des forces armées centrafricainesImage : I. Sanogo/AFP/Getty Images

Cela fait beaucoup d'armes pour si peu de soldats, commente die tageszeitung. Surtout pour une armée qui existe principalement sur le papier et dont les soldats sont accusés d'avoir commis de nombreux crimes dans le passé.

L'embargo contrarie le président Faustin Archange-Touadéra qui souhaite disposer d'une armée efficace, mais ses partenaires étrangers sont sceptiques au vu du nombre de soldats disponibles. L'Union européenne forme actuellement trois bataillons des FACA, mais l'embargo reste en vigueur.

Les marchands d'armes adorent la Centrafrique, poursuit le journal. Un pays plein de diamants où l'on ne contrôle pas ce que devienent les armes une fois livrées. En octobre, le président Touadéra a rencontré à Sotchi le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov pour "renforcer la coopération" – les journalistes soupçonnent la présence de marchands d'armes du Kazakhstan à ce rendez-vous.

Au final, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ne se sont pas opposés à la demande de la Russie. Il ont juste demandé des "informations complémentaires", et notamment des numéros de série des armes livrées.