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Souvenirs, souvenirs...

Christophe Lascombes29 octobre 2010

La presse allemande revient sur l'allongement de la durée de vie des centrales nucléaires et sur le rôle joué par le Ministère des Affaires étrangères allemand pendant la période national-socialiste.

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Elle l'avait promis, elle le fait : la coalition de Berlin prolonge la durée de vie des centrales nucléaires, à la fureur de l'opposition et des VertsImage : Picture-alliance / dpa

Cette décision ne rouvre pas seulement la fracture nucléaire dans la société allemande, elle la creuse encore plus, critique la Tageszeitung. Et puis, ni la CDU, ni le FDP, les deux partenaires de la coalition à Berlin, n'ont tenté d'expliquer cette décision, sans parler de rechercher un compromis avec l'opposition.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la solution mise en place dans ce dossier il y a dix ans par la coalition SPD-Verts reposait sur la promesse de rechercher de nouveaux sites de stockage, d'arrêter les transports de déchets nucléaires et d'imposer des règles de sécurité plus sévères aux exploitants des centrales. Seulement, rien de tout cela n'a été fait. Souvenons-nous en lorsque les Verts parlent de « putsch » et les socialistes de « gouvernement vendu à l'industrie ». On peut critiquer cette décision, explique la Süddeutsche Zeitung, mais pas accuser la chancelière d'avoir tenté de noyer le poisson ni d'avoir oublié ses promesses électorales. Celles-ci ont été tenues. Ceux qui affirment que le gouvernement ignore la volonté de ses citoyens se trompent. Si la majorité de la population est contre l'énergie nucléaire, pourquoi cette majorité se retrouve-t-elle pas au Parlement ?

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Espérée par les écologistes et les sociaux-démocrates, la sortie du nucléaire n'est plus pour demain en Allemagne.Image : picture-alliance/dpa

Le passé révélé

À propos de faute, la Frankfurter Rundschau revient sur le rapport de la commission d'historiens chargés de faire la lumière sur le rôle de la diplomatie allemande dans l'Allemagne nazie. Il révèle que le Ministère des Affaires étrangères allemand de l'époque était plus impliqué qu'il n'a bien voulu le dire dans l'Holocauste.

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Original d'un justificatif de mission d'un diplomate allemand sous le national-socialisme : « liquidation des Juifs à Belgrade ».Image : dapd

Horreur et honte sont des réactions naturelles à ces révélations, souligne le quotidien. Mais cela ne suffit pas. L'actuel titulaire de la fonction, Guido Westerwelle doit agir. Par exemple, en ouvrant les archives politiques de son ministère qui, dans le passé, ont empêché, voire torpillé toute recherche.
Certes, les diplomates qui ont servi l'Allemagne nazie sont coupables, renchérit die Welt. S'ils n'ont pas directement versé le sang, ils y ont sans conteste collaboré. Mais en celà, ce ministère n'est pas différent des autres services officiels de l'état hitlérien. N'oublions pas non plus que des centaines de milliers d'enquêtes ont été publiées sur cette époque. Procureurs, journalistes et scientifiques ont investi une énergie fantastique dans la confrontation avec ce passé et le devoir de mémoire. Ce nouveau rapport s'inscrit dans le cadre de ces activités trop peu souvent honorées. Ceux qui jouent aujourd'hui la surprise et exigent des conséquences drastiques se revèlent être bien ignorants de leur propre histoire, conclut le quotidien.

Auteur : Christophe LASCOMBES
Édition : Sylvie ERNOULT