Sommet sur l'intégration
14 juillet 2006Ce n’est qu’un début de réflexion, mais début réussi selon Angela Merkel, à la tête d’un pays qui compte plus de 7 millions d’étrangers - la communauté turque étant la plus importante :
« J’ai ressenti aujourd’hui une très grande volonté de la part des participants á ce forum de se pencher avec sérieux sur les problèmes d’intégration Six groupes de travail vont être mis sur pied pour élaborer pendant un an un plan d’action . »
Plan d’action devenu nécessaire après une multitude d’incidents survenus au cours des derniers mois qui pointaient du doigt le manque d’intégration des populations issues de l’immigration : les crimes « d’honneur », c’est-à-dire l’assassinat par leur famille de jeunes femmes souhaitant vivre à l’occidentale ainsi que les violences commises dans des quartiers défavorisés – à l’école Rütli par exemple, dans le quartier berlinois de Neukölln - ont créé une vive émotion dans une Allemagne qui se croyait devenue « multikulti » et qui découvrait qu’une large part de la population était exclue de la société. Une exclusion particulièrement manifeste dans le domaine de l’éducation. Frantz Müntefering, le ministre du travail social-démocrate et vice chancelier :
« Aujourd’hui, nous pouvons dire que seul un quart des jeunes issus de l’immigration ont pu jouir d’une formation. Il y a 10,12 ans, ils étaient 40%. Nous avons donc fait un grand pas en arrière. Par ailleurs, le taux de chômage est deux fois plus élevé chez les personnes en possession d’un passeport étranger que chez les Allemands. Là le problème est évident. »
Un problème que Berlin souhaite pallier notamment en améliorant l’enseignement précoce de la langue allemande. Les trois quarts des Turcs d’Allemagne âgés de quinze ans sont nés dans le pays. Mais un tiers seulement de ces jeunes turcs maîtrisent bien l’allemand.