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Sigmar Gabriel dans la Corne de l'Afrique

Rémy Mallet
5 mai 2017

Les médias allemands ont commenté la visite, en début de semaine, du chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, en Somalie puis en Ethiopie, deux pays rongés par la famine et l'insécurité.

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Bundesaussenminister Sigmar Gabriel l SPD trifft Hailemariam Desalegn
Sigmar Gabriel et le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, à Addis Abeba, le 2 mai 2017 Image : Imago

Dans l’Est du continent, Sigmar Gabriel a entamé sa visite lundi par la Somalie. C’était un déplacement, pour le moins "courageux", voire "brave", dans ce pays au bord de la famine, observe l’Augsburger Allgemeine Zeitung. En effet, selon l’Unicef, plus d'un million d'enfants sont menacés de malnutrition aiguë cette année en Somalie. Des enfants qui courent des risques très élevés de mourir. 

Mais, en Somalie, la sécurité inquiète au moins autant que la famine, comme en témoignent les conditions de la visite éclair du chef de la diplomatie allemande dans le pays. "En Somalie, aucun visiteur ne souhaite passer plus de temps que nécessaire. Les miliciens du groupe Al-Shabbab contrôlent une grande partie du centre du pays ainsi que le Sud. Sigmar Gabriel est arrivé à bord d’un avion affrété par l’ONU. Ses entretiens n’ont duré que sept heures et demi. Aussitôt arrivé, il devait repartir sans tarder", raconte le quotidien d’Augsbourg. 

Somali Äthiopien Shinile-Zone Dürre erschwert Lebensbedingungen
Depuis novembre 2016, on compte plus 615.000 déplacés en Somalie, en raison de la sécheresse Image : J. Jeffrey

Il faut rappeler que depuis 2012, aucun ministre allemand ne s’était rendu en Somalie. A l’issue de sa visite, le ministre allemand des Affaires étrangères, a promis, de doubler l’aide de Berlin à la Somalie, pour aider le pays à faire face à la sécheresse. L’aide allemande s’élevait, jusqu’ici, à 70 millions d’euros. 

Après la Somalie, Sigmar Gabriel s'est envolé pour l’Ethiopie 

L’Ethiopie, pays voisin de la Somalie, est "un partenaire des pays occidentaux dans la lutte contre le terrorisme", indique pour sa part la Schwäbische Zeitung sur son site internet tout en rappelant aussi l’engagement des soldats éthiopiens contre les milices somaliennes d’Al-Shabbab. Le journal de souabe n’a pas manqué de faire le lien entre le passage du chef de la diplomatie allemande à Addis-Abeba et la crise des migrants que vit l’Allemagne actuellement.

Bundesaussenminister Sigmar Gabriel  SPD trifft Moussa Faki Mahamat
Sigmar Gabriel a appelé l'Europe à adopter un politique africaine communeImage : Imago

Il rappelle à ce titre, qu’en Allemagne,  les demandes d’asiles des ressortissants éthiopiens sont en forte hausse. "De 748 en 2013, ils sont passés à 3987, l’an dernier", conclut le journal. 

Sigmar Gabriel a également rencontré le président de la Commission de l’Union Africaine, le Tchadien Moussa Faki, à Addis Abbeba. A ses côtés, le diplomate allemand a appelé à un partenariat "d’égal à égal avec l’Afrique" et a regretté que l’aide au développement n’atteigne pas les concernés. 

Quant au ministre allemand des Finances, qui participait mercredi au forum économique mondial sur l’Afrique à Durban, il a indiqué qu’il était crucial  de renforcer la coopération économique avec l’Afrique, pour mettre fin aux migrations des jeunes du continent vers l’Europe.  

Le  "Plan Marshall avec l’Afrique" fait reparler de lui  

Bundesentwicklungsminister Müller in Äthiopien
C'est en novembre 2016 que le ministre allemand de la Coopération a dévoilé un "Plan Marshall" visant à soutenir le développement en AfriqueImage : picture-alliance/dpa/K. Nietfeld

C'est le journal Die Zeit qui y est revenu. "Jamais la politique allemande avec l’Afrique n’avait été aussi importante qu’aujourd’hui. Il ne s’agit plus d’une simple politique de développement, mais d’une lutte menée sur les causes de l’émigration». Le "Plan Marshall" voulu par le ministre allemand de la Coopération, prévoit des investissements massifs dans les secteurs de l’éducation, de l’entreprenariat mais aussi dans l’industrie. « Ces annonces sont pour l’heure vague et sans soutien concret aux moyennes entreprises allemandes qui aimeraient investir sur le continent africain », conclut le journal.