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Schröder en Chine

Yann Durand8 décembre 2004

Le chancelier allemand Gerhard Schröder pressent une évolution rapide du commerce avec la Chine. Lors du forum économique de Pékin il a pronostiqué que l’objectif de doubler bientôt le volume du négoce avec la République Populaire, sera certainement atteint. D’aucun d’estimer cependant que le chef de l’état se meut en terrain miné. La presse allemande ce matin s’en fait l’écho ainsi que de l’investiture de Hamid Karzaї à la tête de l’Afghanistan.

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Gerhard Schröder et ses ministres en Chine
Gerhard Schröder et ses ministres en ChineImage : AP

La question que ce pose la Frankfurter Allgemeine Zeitung est de savoir si l’Europe, qui supporte l’ascension de la Chine, doit aussi fournir des armes à un régime désireux d’expansion et qui menace régulièrement Taiwan d’attaque militaire. Pékin fait jouer la concurrence. Le chancelier a cru entendre qu’on était pour l’octroi à l’Allemagne d’un siège permanent au conseil de sécurité des nations unies. Le Président italien lui aussi en visite, a perçu la même chose en sa faveur. La vérité, affirme le journal est que la Chine ne parle ni de droit de veto, ni de siège permanent. Elle fait les yeux doux et travestit habilement ses ambitions en matière de relations économiques. Prenons en de la graine.

La politique chinoise de la coalition est ambigüe et opportuniste titre la Tageszeitung de Berlin son commentaire. Gerhard Schröder s’est investi du rôle d’éclaireur pour l’économie allemande en Chine. Des contrats juteux et l’implantation de firmes automobiles lui donnent raison. Pour les thèmes qui fâchent, aux autres de s’en occuper. Ainsi il incombe au ministre des affaires étrangères de rappeler Pékin à l’ordre concernant les droits de l’homme ou au parlement berlinois de s’opposer à la levée de l’embargo sur les armes. Partager les tâches est en soi louable ironise le journal, mais pas lorsque le chancelier sans consulter son cabinet d’éthique, se rend en Chine pour y signaler : ne vous préoccuper pas des autres : la politique chinoise, c’est moi qui la fait.

Concernant l’investiture d’Hamid Karzaї, la Frankfurter Rundschau de remarquer que la présence de maints représentants américains, résume bien où se situe le vrai pouvoir du nouveau président : 18 000 militaires sous commandement US garantiront la sécurité jusqu’a l’entente totale avec les talibans. Mais ce n’est pas gagné, car le problème provient moins des dissenssions inter-ethniques que des seigneurs de guerre intéressés par une guérilla milicienne pour préserver leur main-mise sur le trafic d’opium.