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Schröder confirme la question de confiance

Yann Durand28 juin 2005

Le chancelier allemand a confirmé hier, par une lettre au président de la chambre des députés, qu’il poserait la question de confiance vendredi. L’objectif qu’il s’est fixé de provoquer des législatives anticipées en septembre requiert une dissolution préalable du parlement, que seul le président de la République Fédérale peut décider. Avant même qu’il n’explique officiellement les raisons de cette motion, Gerhard Schröder est invité à démissionner, comme l’illustre la presse allemande ce matin.

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Gerhard Schröder devra s'expliquer devant le parlement.
Gerhard Schröder devra s'expliquer devant le parlement.Image : AP

Avec cette lettre la semaine de vérité a commencé annonce le quotidien Die Welt selon lequel il est quasiment certain que les ministres du gouvernements rouge-vert s’abstiendront vendredi, pour garantir qu’une majorité désavoue le chancelier. Ensuite le Président de la république, Horst Köhler, disposera de 21 jours pour dissoudre la chambre des députés. S’il ne le faisait pas, deux scénarii seraient possibles, indique le journal: ou la coalition continue de gouverner jusqu’aux élections régulières en septembre 2006 ou bien Gerhard Schröder démissionne.

Or beaucoup doutent déja de la légitimité d’un vote de confiance. À l’image de la Abendzeitung de Munich, qui ne mâche pas ses mots en rappelant que le chancelier dispose toujours de la majorité obtenue lors des dernières législatives. On peut comprendre qu’il en a marre de son job, mais pour un tel cas il y a la démission!, vitupère le journal avant de conclure: passer par un vote de confiance est clairement anticonstitutionnel.

Gerhard Schröder a déclaré dans sa lettre vouloir livrer une explication avant le vote de vendredi. La Frankfurter Allgemeine Zeitung en déduit que sa question de confiance n’est pas motivée par

un problème concret – concernant une nouvelle loi par exemple. Au contraire il veut s’appuyer sur ladite explication devant donner lieu a un court débat avant la consultation. Mais il a omis de communiquer sa stratégie pour atteindre le désaveu souhaité, même s’il a repris dans la formulation de sa missive les termes utilisés par Helmut Kohl en 82.

Et la Ostsee Zeitung de renchérir qu’il ne peut expliquer clairement, pourquoi un chancelier désavoué devrait être réélu. Willy Brandt et Helmut Kohl avaient basé leur question de confiance dans une dynamique de politique visionnaire; Schröder lui, ne fait que reconnaître son échec. Démissionner aurait été plus correcte.