Savoir raison garder...
13 juillet 2012La fuite de l'ambassadeur syrien en Irak fait dire au Financial Times Deutschland que Bachar al Assad est le troisième larron dans l'espèce de « Guerre Froide reloaded » que se livrent le bloc occidental Europe/USA et le couple oriental Chine/Russie. La désertion de ce haut fonctionnaire n'y change rien. C'est seulement lorsque les premiers fidèles au dictateur syrien prendront la fuite que l'on pourra parler de désagrégation du régime syrien.
Pour la Süddeutsche Zeitung, Kofi Annan ressemble au « Nowhere Man » des Beatles, cet homme qui, nulle part, fait des plans de nulle part pour personne. La tragédie syrienne se poursuit sans que les documents que l'on négocie à New York ou ailleurs y changent quoi que ce soit. Le pouvoir et les rebelles ont déjà investi trop de sang dans cette guerre pour faire la paix rapidement. L'avenir de la Syrie se prendra dans toutes les villes actuellement disputées. Pas dans le nulle part newyorkais.
Le quotidien de Munich revient également sur le jugement du tribunal de Cologne faisant de la circoncision un délit au même titre que les coups et blessures. Le fait de frapper un enfant l'avilit en le rabaissant à l'état d'objet de la colère adulte, ce qui est légitimement condamnable. La circoncision par contre est un acte noble car elle élève l'enfant au rang de sujet de la foi et symbolise son entrée dans la communauté à laquelle il appartient.
Pour la Frankfurter Rundschau, les protestations du rabbinat, estimant que ce jugement est la plus grave atteinte à la vie des Juifs en Europe après l'Holocauste, est exagérée. Mais dans ce débat passionnel, il s'agit de bien plus que de la définition d'une position juridique positiviste. Juifs et Musulmans n'ont pas de conseils à recevoir au sujet de l'exercice de leur culte. Ils ont besoin d'une position juridique claire. C'est là l'affaire de la politique.
Pour die Welt, interdire la circoncision, musulmane ou juive, témoigne de l'intolérance grandissante observée vis-à-vis du monde religieux. Il serait pourtant faux de confondre coutume et commandement et, en contradiction avec le concept d'état libéral, de vouloir interdire tout ce qui paraît étranger, que ce soit la construction de mosquées ou l'égorgement sacrificiel. L'intolérance est comme une marée montante : si rien n'est fait pour l'endiguer, elle submerge rapidement la terre, conclut le quotidien.
Auteur : Christophe Lascombes
Édiiton : Philippe Pognan