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Savoir faire front...

Christophe Lascombes7 janvier 2014

Si les journaux se font l'écho des polémiques internes à la grande coalition, ils reviennent aussi sur le scandale de corruption qui touche le Premier Ministre turc, ainsi que sur l'embrasement du Moyen-Orient.

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C'est le découpage de l'Empire Ottoman qui est à l'origine des troubles actuels dans le monde arabe
C'est le découpage de l'Empire Ottoman qui est à l'origine des troubles actuels dans le monde arabeImage : Fotolia/Sonja Schul

« Au royaume des Guerriers de Dieu », titre die Welt. Si l'on observe bien l'évolution de cette partie du monde, on est contraint de constater que ce ne sont plus des pays qui s'affrontent, mais bel et bien des groupes religieux. Depuis une décennie, le Moyen-Orient ressemble de plus en plus à l'Europe du XVIIe siècle, lorsque religion, soif de pouvoir, peur et désespoir avaient fusionné en un mélange funeste plus connu sous le nom de Guerre de Trente Ans. Hier comme aujourd'hui, les fameux seigneurs de guerre étaient alimentés, soutenus et dirigés de l'extérieur.

Avant la Première Guerre mondiale, explique la Süddeutsche Zeitung, la Syrie, le Liban et l'Irak n'existaient pas. Ces pays sont nés du partage de l'Empire Ottoman par les puissances victorieuses. Aujourd'hui pourtant, il serait faux de croire que cette guerre sur trois fronts, en Irak, en Syrie et au Liban, peut être réduite à un affrontement binaire entre chiites et sunnites. C'est surtout le vide du pouvoir laissé par les départ des grandes puissances à la fin du siècle dernier qui nourrit aujourd'hui les troubles toujours plus violents qui agitent cette région du monde.

Beirut Anschlag Botschaft Iran 19.11.2013
Les guerres religieuses d'aujourd'hui sont aussi destructrices que celles d'hierImage : Reuters

die tageszeitung revient dans ses colonnes sur la nouvelle tactique du Premier Ministre, Recep Tayyip Erdogan, frappé par une affaire de corruption sans équivalent dans laquelle tremperait même l'un de ses fils. Le chef du gouvernement turc accomplit l'un des virages les plus remarquables de ces dernières années en matière de politique intérieure. Comme les procureurs responsables de l'enquête appartiennent à la puissante communauté islamique Gülen, Erdogan considère l'enquête non pas comme celle d'une justice indépendante, mais comme un complot ourdi par ses anciens alliés.

Après avoir perdu l'appui de la justice, le Premier Ministre turc cherche de nouveaux alliés et n'hésite pas à faire appel aux militaires en exigeant la réouverture des procès qu'il avait lui-même lancé en 2012 et 2013 et qui avait fait condamner de nombreux galonnés pour tentative de putsch, souligne la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il fait ainsi d'une pierre deux coups. Il se rachète ainsi auprès de l'armée. Et en faisant croire que la justice de son pays a pu se tromper, il suggère par la même occasion que les accusations de corruption sont peut-être sujettes à caution, conclut le quotidien de Francfort.

Türkei Istanbul Regierungsproteste
Les Turcs manifestent leur colère contre la corruption de leurs élites politiquesImage : picture-alliance/dpa