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Sékouba Konaté veut Toumba devant la CPI

4 avril 2017

Toute la Guinée retient son souffle avant l'ouverture du procès de Aboubacar Diakité alias Toumba. Ce dernier est accusé d'être l'un des commanditaires du massacre du 28 septembre 2009 qui a fait 150 morts selon l'Onu.

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Guinea Conakry Massaker 2009
Image : AP

Les récentes déclarations fracassantes de Sékouba Konaté sur le procès en vue de Toumba Diakité, à Conakry continuent de susciter de nombreuses réactions dans les salons feutrés de Conakry. L'ancien président de la transition guinéenne est catégorique: le procès de Toumba dans la capitale guinéenne ne sera pas équitable car de nombreux présumés coupables du massacre du 28 septembre sont encore aux affaires dans le gouvernement d'Alpha Condé. Il s'agit entre autres du Colonel Claude Pivi, l'actuel ministre chargé de la sécurité présentielle et l'actuel gouverneur de Conakry pour ne citer que ceux-là. Mais les dernières sorties médiatiques de l'ancien chef de la transition dénotent surtout d'un certain malaise entre le président Alpha Condé et Sékouba Konaté.  Mamadou Hassimiou Souaré est directeur de publication du site internet Africaguinée. Il fait partie des rares Guinéens à échanger régulièrement avec le général Konaté : " le Général Sékouba Konaté s'était rendu au siège de la cour pénale internationale. A l'époque, il avait affirmé avoir déposé au niveau de la CPI, une liste de personnes qui seraient impliquées dans le massacre du 28 septembre 2009. Et depuis cette date, je pense qu’il est  resté droit dans ses bottes en réaffirmant encore une fois que ce dossier là doit être géré par la Cour pénale internationale. "

Inquiètudes des Guinéens 

Guineas Machthaber Camara
Sékouba, Dadis et Toumba Image : AP

Ils sont aussi nombreux les Guinéens qui vivent dans le pays et ceux de la diaspora qui veulent que le dossier du 28 septembre soit transmis devant la CPI. Maître Maurice Togba Zoglemou est ancien ministre de la justice et membre du Conseil National de Transition. Pour lui, la communauté internationale doit aider les autorités de Conakry dans l'organisation de ce procès : "  c’est un procès qui a une envergure internationale. Ce n’est plus une affaire nationale. Il faudra trouver un endroit où il y aura suffisamment d’espace pour éviter les bousculades. Je pense aussi que c’est un procès qui a un coût et je ne crois pas en l’état actuel que puisse seule couvrir les frais de ce procès. "

La CPI et les Etats signataires

Selon les Statuts de Rome, traités fondateurs de la Cour pénale internationale, l'intervention de la CPI dans les affaires intérieures se fait uniquement à la demande des pays signataires. Et, dans le cas spécifique de la Guinée et en lien avec le massacre du 28 septembre 2009, les autorités de Conakry estiment être en mesure d'organiser un procès équitable moyennant l'aide de la communauté internationale - en termes de formation des magistrats, d'aménagement du lieu du procès, de la mise à disposition des dossiers relatifs aux enquêtes préliminaires et de protection des témoins.