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Revers électoral pour Ahmadinejad

Anne Le Touzé19 décembre 2006

La presse allemande revient ce matin sur l’échec cuisant enregistré par les candidats partisans du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad aux élections municipales de Téhéran. Selon les derniers résultats partiels du scrutin de vendredi dernier, la liste ultraconservatrice arrive en dernière position face aux conservateurs modérés et aux réformateurs.

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Plusieurs femmes sont arrivées en tête dans des grandes villes de province.
Plusieurs femmes sont arrivées en tête dans des grandes villes de province.Image : AP

Pour Die Welt, ce résultat marque peut-être un changement profond en Iran et il pourrait être un signal pour l’ensemble de la région. C’est en tout cas un coup porté au gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad, qui se comporte comme un enfant errant dans la forêt, qui siffle bien fort pour oublier sa peur. Le président iranien n’a pas réussi à créer des emplois malgré les richesses pétrolières du pays. L’insatisfaction qui l’avait porté au pouvoir pourrait bien désormais provoquer sa chute. A Téhéran, relève le journal, on n’a pas oublié avec quel aplomb il a dépouillé les caisses publiques pour faire sa campagne.

Il y a 18 mois, écrit la Berliner Zeitung, Mahmoud Ahmadinejad avait réussi à gagner la confiance de la majorité en mettant en avant son côté proche du peuple. Mais jusqu’ici, il n’a tenu que peu de ses promesses. Le résultat de ce scrutin n’est donc pas forcément un « non » franc et massif, mais il montre que la confiance s’effrite rapidement.

La Tageszeitung insiste sur la participation : 63% des Iraniens ont déposé leur bulletin dans l’urne. Ceci prouve que les électeurs espèrent encore faire changer la situation, malgré la répression exercée par le président Ahmadinejad et le climat politique pesant. Pour le journal, les grèves à répétition, les manifestations d’étudiants ces derniers mois et la résistance de journalistes, artistes et écrivains, sont le signe que la société civile iranienne existe toujours. Et ces élections, estime la taz, sont une victoire pour cette société civile.

Pour finir, la politique étrangère joue un rôle mineur dans les élections municipales. Mais pour la Süddeutsche Zeitung, la plupart des électeurs n’ont pas choisi par hasard d’envoyer à l’Assemblée des experts un pragmatique comme Rafsandjani ou un réformateur comme Khatami, deux hommes convaincus que l’isolement de l’Iran et une confrontation avec l’occident sont nuisibles. S’ils continuent d’avoir le vent en poupe, cela ne devrait pas, à long terme, rester sans conséquence sur les relations entre Téhéran et la communauté internationale.