Reprise de la croissance en Allemagne
28 avril 2006Pour la première fois depuis longtemps il existe une perspective de relance du marché intérieur, avance la Frankfurter Rundschau. Ça bouge enfin en Allemagne ! Les entreprises sortent de leur timidité et investissent beaucoup sur le territoire. En revanche la consommation des ménages demeure modeste, ce qui nourrit les doutes quant à la légitimité de l’augmentation de la TVA. Selon le journal, cette conjoncture positive offre en tous cas à la grande coalition, la possibilité d’atteindre ses objectifs budgétaires, sans manoeuvres risquées. Il lui faut simplement profiter de cette rare occasion et donner une chance à la relance.
Les économistes sont en effervescence printanière, juge la Tageszeitung de Berlin pour sa part. Ils corrigent les prévisions de la croissance vers le haut, les indicateurs conjoncturels décollent eux aussi et les chiffres du chômage tombent, un recul infime il est vrai, mais néanmoins c’est la bonne direction. « Serait-ce là un miracle économique à la Merkel ? », s’interroge le journal. Effectivement, répond-il, son annonce de relever la TVA en 2007, dope la consommation en 2006. Car les allemands sont encore plus enclins à faire l’économie d’impôts que de s’adonner à l’épargne préventive.
La Süddeutsche Zeitung, en revanche, se veut moins enthousiaste. Il ne peut être question d’un véritable revirement sur le marché du travail, affirme le quotidien, qui met les chiffres en perspective, rappelant qu’habituellement le chômage recule dès la fin du 1er trimestre, lorsque le beau temps permet la reprise du travail sur les chantiers, dans les parcs et dans les champs. En fait un mois de mars froid et neigeux a repoussé cette année le phénomène de plusieurs semaines. Il ne s’est rien passé de plus.
Même son de cloche dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Selon laquelle les analystes prêchent dans le désert. Leur incessante mise en garde contre les effets néfastes de l’augmentation de la TVA pour la conjoncture, bute sur l’indifférence de la grande coalition. Mais il est encore temps d’amoindrir les conséquences de cette erreur à défaut de pouvoir la réparer. Il est en effet trop tard pour renoncer à une hausse des impôts, tant le gouvernement Merkel a continué d’endetter l’état pour apporter son soutien à la conjoncture, un soutien superflu du reste. Mais, suggère le journal, on pourrait profiter d’une relance qui permet de réduire quelques dépenses comme l’allocation chômage par exemple, pour tempérer les ambitieux projets fiscaux.