Recrudescence de la violence en Irak
29 juillet 2004Une fois de plus, la bombe a explosé devant un poste de police à Baaqouba, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, et une fois de plus, les victimes étaient en majorité des Irakiens qui venaient chercher du travail auprès des forces de sécurité du pays qui sont encore en pleine constitution. Etant donné l’acharnement et la brutalité des terroristes, c’est d’ailleurs étonnant qu’il y ait encore des gens pour se porter volontaire.
Pour la Badische Zeitung, l’attentat de Baaqouba suit une logique tout à fait cynique : toute personne qui travaille avec le gouvernement marionnette d’Iiad Allaoui est considérée comme hors-la-loi, et tout est permis quand il s’agit d’empêcher la stabilisation du régime. C’est ce qui explique cette nouvelle explosion devant un poste de police au moment où se présentent de nouvelles recrues volontaires, poursuit le quotidien. Une explosion censée avoir un triple effet : décourager les volontaires, défier le gouvernement et enfin signaler à la population, à l’aide de vieilles méthodes mafieuses, qu’elle ne peut être en sécurité que sous la protection de ceux qui se nomment les « Guerriers de Dieu ».
Les terroristes ont montré de façon brutale à quelle point la situation est encore catastrophique en ce qui concerne la sécurité, écrit la Neue Presse. Les élections prévues au mois de janvier ne pourront pas avoir lieu dans de telles de conditions. Le problème, c’est que personne ne semble encore savoir comment améliorer la sécurité d’ici-là, conclut le journal.
Enfin pour la Süddeutsche Zeitung, face à des terroristes qui cherchent le chaos et détruisent les efforts de stabilisation, les troupes étrangères et les forces de sécurité irakiennes ne peuvent faire qu’une seule chose : les combattre. Mais elles n’ont que des moyens limités. Seul le peuple pourrait montrer aux terroristes que leur violence est absurde. Pourquoi n’y a-t-il pas par exemple de manifestation de masse réunissant tous ceux qui souhaitent le retour de la paix et de l’ordre, se demande le journal de Munich. Il manque encore à l’Irak le sens civique dont découlerait de telles actions. Mais il faut reconnaître que ce n’est pas sous l’occupation étrangère qu’il aurait pu se développer, conclut le quotidien.