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L'ONU veut une élection au Congo d'ici la fin de l'année

20 septembre 2017

Le principe a été rappelé mardi dernier lors d'une réunion dans le cadre de la 72ème Assemblée générale des Nations unies, avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Cet appel de l’ONU sera-t-il écouté ? 

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UN Generalversammlung 1979 in New York | Fidel Castro, Staatschef Kuba
Image : picture-alliance/dpa/Arnie Sachs/Consolidated

Mwayila Tshiyembe: 'L'ONU rappelle les Congolais à leur responsabilité.' - MP3-Stereo

L’ONU table toujours sur la tenue, d’ici la fin 2017, d’une élection présidentielle en République démocratique du Congo. C'est en tous cas ce qui ressort d'une réunion à huis clos, tenue mardi en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Les participants à la rencontre qui s'est tenue sans le président congolais ont salué, "l'engagement exprimé par les autorités congolaises à respecter la Constitution". Les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France et la Grande-Bretagne, étaient représentés à la réunion, de même que l'Union européenne, l'Union africaine, l'ONU et différents groupes régionaux.

Les participants ont souligné "la nécessité de mesures de confiance supplémentaires pour créer des conditions propices à la poursuite et la réussite du processus électoral", précise le communiqué. Des initiatives de la communauté internationale pour une sortie de crise en RDC bien perçues par les acteurs politiques mais aussi par ceux de la société civile. Pourtant le directeur du Centre de géopolitique de l’Université de Nancy en France, Mwayila Tshiyembe, pense que l'ONU est hors-jeu dans la crise politique en RDC : "L'initiative relève d’abord des Congolais, l'impact n'est pas à rechercher à l'ONU", estime-t-il.

 

Une transition sans Kabila

Kongo Joseph Kabila
Image : picture-alliance/AP Photo/J.Bompengo

Tout comme le pouvoir congolais, l’opposition mène elle aussi une offensive diplomatique à New-York. Deux de ses principaux leaders, Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi, exigent "une transition sans Kabila", conduite par des "personnalités consensuelles" pour "préparer des élections démocratiques, libres, transparentes et paisibles".

Selon le directeur de Publication du journal en ligne Congo Indépendant, Baudouin Amba Wetchi, "Kabila est le problème, et il faut absolument mettre à la tête de l'Etat congolais une personnalité qui dépassionne le débat. Kabila ne pourra pas dépassionner le débat. Il ne veut pas de l'élection présidentielle. Il appartiendra aux forces vives de se réunir pour désigner quelqu'un qui répondrait au profil d'impartialité du chef de l'Etat mais je crains que ce soit un pari perdu", confie Baudouin Amba Wetchi.

Plusieurs noms de personnalités congolaises devant conduire la "transition sans Kabila" circulent sous le manteau. Comme celui du gynécologue Denis Mukwege, aussi surnommé "l'homme qui répare les femmes". Des femmes violées dans l'est de la RDC. Il a été reçu début septembre par le président français Emmanuel Macron à l'Elysée. Cette idée d'une "transition sans Kabila", est rejetée catégoriquement par la majorité présidentielle.

Mise en œuvre de l’accord de la Saint-Sylvestre

Les évêques catholiques avaient chapoté l’accord politique signé en décembre 2016.
Les évêques catholiques avaient chapoté l’accord politique signé en décembre 2016.Image : Getty Images/AFP/J. D. Kannah

L'ONU et sa mission en RDC, la Monusco exigent le respect de l’accord politique signé fin décembre 2016 par les acteurs politiques de l’opposition et de la société civile. Conclu sous l'égide de l'Eglise catholique, cet accord de la St-Sylvestre prévoit des élections présidentielles, législatives et provinciales "au plus tard en décembre 2017". Cette échéance est difficilement tenable, car la Commission électorale peine toujours à publier le calendrier des élections. Lundi dernier, le Premier ministre Bruno Tshibala a promis "un calendrier électoral réaliste dans quelques jours".      

Le recensement des derniers électeurs doit durer au moins jusqu'à la mi-décembre dans la région du Kasaï, en proie à des violences meurtrières depuis un peu plus d’un an.

 

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona