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Racisme à Potsdam

Barbara Becht18 avril 2006

Dimanche vers 4h du matin, un Allemand d’origine éthiopienne a été brutalement frappé à Potsdam, victime selon toute vraisemblance d’une agression raciste. Il est pour l’instant en soins intensifs, souffrant de nombreuses fractures et d’un grave traumatisme crânien.

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Alors qu’il attendait un tramway pour rentrer chez lui, l’homme d’origine éthiopienne a été insulté et traité de sale nègre par deux inconnus. Après avoir répliqué, il a été projeté au sol et violemment frappé.

Née à Addis Abeba, la victime a la nationalité allemande depuis plusieurs années. Père de deux enfants, il est marié à une Allemande, et ingénieur des eaux.

Même si dans la région de Brandebourg, dont Potsdam est la capitale, les agressions racistes sont rares, elles resurgissent régulièrement.

Benedikt Welfens du ministère public :

« D’après ce que je sais, il y a régulièrement des petits accrochages, des disputes, des provocations et évidemment il arrive que des étrangers soient insultés ou attaqués, mais jamais à un tel point. Depuis que je travaille ici, c’est pour moi un cas unique. »

En 1999, un jeune Algérien avait été violemment frappé. En 1998, c’était un homme originaire de Gambie qui avait été agressé et en1990 un Angolais avait été pourchassé par des skinheads. Plusieurs magasins tenus par des étrangers sont régulièrement dégradés. Et l’an dernier, c’est une centaine d’individus qui ont été victimes d’agressions racistes dans le Brandebourg.

Pourtant le gouvernement et diverses associations locales tentent depuis plusieurs années d’endiguer le mal. Et, pour Jan Jakobs, maire de Potsdam, cette agression est surprenante :

« L’atmosphère a changé dans la ville. Jusqu’à présent, personne ne craignait de se balader dans les rues la nuit. Et on s’y sentait en sécurité. Cela je le sais par des étrangers qui séjournaient dans la ville. Maintenant c’est peut-être devenu un peu plus compliqué. »

A quelques semaines de la Coupe du monde, Potsdam, où séjournera l’équipe d’Ukraine, tient à rétablir ce climat de confiance et de sécurité dans les rues. Et hier, près de 400 personnes ont défilé, se mobilisant contre l’extrême droite et les mouvements néo-nazis.