"Réinventer l'avenir de l'Afrique"

Le thème en 2015: "Réinventer l'avenir de l'Afrique". Mais, relève la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung , l'optimisme était plutôt modéré lors de cette 25ème édition du Forum économique mondial sur l'Afrique. Critiques, scepticisme et avertissements à l'adresse des gouvernements n'ont pas manqué. Certains participants ont exprimé leur inquiétude face aux prix en baisse des matières premières et exhorté les acteurs africains à entreprendre davantage pour que l'Afrique produise elle-même de plus en plus des produits finis.

Car si l'évolution économique semble positive dans l'ensemble, elle ne suffit pas à réduire la pauvreté de manière sensible. Et de l'avis de nombreux participants, il ne faut guère s'attendre à de grosses aides de la part des pays développés en raison de manque de liquidités dans leurs caisses. L'Afrique elle -même et surtout son économie privée doivent saisir l'initiative. L'intégration économique régionale et l'ouverture des frontières est aussi l'une des clés de la libération du potentiel de croissance de l'Afrique.

Neuf des quinze nations à la croissance la plus rapide au monde se trouvent en Afrique. Malgré cela, au cours des 15 dernières années, la compétitivité ne s'est pas améliorée. La FAZ cite les défis qui restent à relever: institutions faibles, manque d'infrastructures, faible niveau d'éducation et de santé. En outre, la productivité dans l'agriculture stagne depuis 4 décennies alors que le reste du monde a profité d'une révolution verte. Et malgré la propagation rapide de téléphones mobiles, la numérisation et le développement des marchés des techniques de l'information ne suivent pas. Ainsi seul un cinquième de la population a accès à l'Internet, alors que ce sont plus de 80% dans les pays de l'OCDE.
Le premier pays le plus compétitif en Afrique est l'Ile Maurice, suivi de l'Afrique du Sud. Le Nigeria, plus grande nation économique figure parmi les derniers. Et les lanternes rouges sont l'Angola, la Maurétanie, le Tchad et la Guinée.

Au-delà des sujets habituels liés au développement et à la recherche de marchés, la jeunesse,-la plus grande ressource de l'Afrique- était un sujet central de ce forum, souligne le journal. En 2050, l'Afrique comptera déjà 2 milliards d'habitants. En 2040 un jeune sur 2 dans le monde sera Africain. Un potentiel énorme, à condition qu'ils aient accès à une bonne éducation, qu'ils soient productifs et innovateurs, conclut la FAZ…

Du Cap à Johannesbourg

La rencontre des dirigeants africains à Johannesburg pour le sommet de l'Union africaine fait aussi l'objet de commentaires dans la presse allemande.

Sous le titre: "L'Union africaine contre le terrorisme" le quotidien Neues Deutschland relève que conflits, guerre et terrorisme s'imposent lors de ce sommet. Parmi les thèmes à l'agenda, les situations de pays en crise comme la Somalie, le Burundi ou bien encore le Nigeria. Le nouveau président nigérian, l‘ex-Général Muhammadu Buhari, a remporté les élections en promettant d'éradiquer le terrorisme de la secte islamiste Boko Haram qui contrôle de grandes parties du pays et qui a fait récemment allégeance à l'Etat Islamique. Depuis 2009 rappelle le Neues Deutschland, les combats et attaques ont tué plus de 15.000 personnes au Nigeria. Mais jusqu'ici les militaires, accusés eux -mêmes d'atteintes aux droits de l'Homme, se sont révélés incapables de mettre fin à la terreur, malgré le soutien de soldats du Tchad, du Cameroun et du Niger…

Face à ces conflits et à d'autres comme au Mali ou en Libye où des jihadistes qui font cause commune avec des bandes locales et des narco trafiquants, le sujet- phare du sommet "L‘année des femmes et le plan africain de développement jusqu'en 2063" est passé au second plan, déplore l'éditorialiste.