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Régularisation des réfugiés africains au Brésil

Marie Naudascher 14 novembre 2012

Le Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés, le HCR, a salué la décision prise par le Brésil d'accorder un permis de résidence permanent à près de 2.000 réfugiés angolais et libériens.

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Image : Promo

La plupart des réfugiés angolais et libériens vivant au Brésil sont arrivés pendant les années 1990, ils fuyaient les conflits civils qui secouaient leurs pays respectifs. En Angola, le conflit qui a duré de 1961 à 2002, a déplacé plus de quatre millions de personnes internes et en a forcées 600 000 autres à fuir en exil. Dans le cas du Libéria, les deux guerres civiles ont généré des dizaines de milliers de réfugiés. Aujourd'hui, 40% de ces réfugiés du pays qui se voient donc proposer une modification de leur statut. Une première au Brésil. Le ministère de la Justice reconnaît leur intégration comme l'explique Paulo Abrão, secrétaire national de Justice.

« Il n'y a plus de risques de persécutions pour ses personnes dans leurs pays, mais comme la grande majorité vit ici depuis plus de 10 ans, et qu'ils participent à la vie sociale et au développement économique du pays, nous avons décidé de leur accorder le statut de résident permanent, s'ils le souhaitent ».

La plupart répondent de ces déplacés forcés repondent aux critères du HCR, à savoir : vivre au Brésil depuis au moins 4 ans comme réfugié, être embauché par une entreprise; être un travailleur qualifié; ou diriger sa propre entreprise et ne pas avoir été reconnu coupable d'une infraction criminelle. Maimona, elle, a fui la guerre avec sa mère, quand elle avait 6 ans. Aujourd'hui, elle habite dans une favela de la zone nord de Rio, comme beaucoup de réfugiés angolais. Elle étudie à l'université, elle a même perdu son accent angolais quand elle parle portugais, Maimona est fière de son intégration mais elle n'oublie pas ses racines africaines.

"Je suis très fière d'être angolaise. Nous sommes un peuple qui a souffert. Parce que la politique là-bas est une honte, nous sommes au XXIe siècle, et nous manquons encore d'eau, d'électricité, des choses basiques. Nous souffrons, mais nous luttons et sommes un peuple heureux et fier de sa culture."

Selon la loi en vigueur au Brésil, tout réfugié au Brésil peut ouvrir un compte en banque et cotiser au système de retraite. La seule différence, c'est qu'avec ce statut de résidant permanent, les réfugiés pourront désormais recevoir des aides financières des banques publiques, comme le programme « Minha casa minha vida », réservé exclusivement aux résidents.

Cependant il faut encore attendre quelques semaines, avant que tous les réfugiés reçoivent une notification. Ces derniers auront alors 90 jours pour se rendre à la police fédérale et changer leur statut.