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Réforme des retraites

Marie Kindler20 octobre 2003
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Les retraités allemands vont devoir se serrer la ceinture. Le chancelier Schröder a annoncé hier une série de mesures pour réduire l'énorme déficit des caisses de retraites : Gel des pensions l'an prochain pour les 20 millions de retraités allemands, prise en charge de leurs cotisations pour l'assurance-dépendance, imposition progressive des pensions etc... Par contre, le taux des cotisations-retraites sera maintenu à 19,5% du salaire brut. Est-ce que ça va suffire ? Les journaux en doutent.

Ça va faire mal en tout cas. Les titres en témoignent : « Augmentation zéro en 2004, les retraités vont devoir se débrouiller avec moins d'argent », pour la Suddeutsche Zeitung. « Schröder impose des réductions de revenus aux retraités » pour die Welt. C'est la première fois depuis la création du système de retraites. Pour beaucoup de personnes âgées, ce sera douloureux, d'autant plus que les dépenses de santé vont augmenter. Pas étonnant qu'elles considèrent la politique sociale du gouvernement comme tout à fait arbitraire. La coalition va le payer lors des prochaines élections. Dans le même esprit, une caricature de la Suddeutsche Zeitung. Le chancelier et quelques ministres qui cherchent en vain un peu d'argent dans la caisse des retraites. La légende : « Mais avant de se casser la tête, une question : est-ce que ces gens ont voté pour nous ? »

En tout cas, Gerhard Schröder tient parole, comme le souligne le Handelsblatt : les cotisations-retraites ne bougeront pas en 2004. Ça au moins, c'est une bonne nouvelle. Bien sûr, pour la santé de l'économie et du marché du travail, il vaudrait mieux que les charges salariales diminuent. Mais ce n'est déjà pas si mal si elles n'augmentent pas.... Cela dit, l'opération comporte de gros risques. Comme il n'y a pratiquement plus de réserves dans les caisses de retraite, il faudra que le ministre des finances intervienne à la moindre défaillance de cotisations. C'est un facteur d'insécurité pour les retraites, et pour la politique financière de l'état en général... La Berliner Zeitung s'inquiète aussi de ce qu'on mette fin à l'ancien système, sans savoir vraiment où l'on va, à quoi va ressembler la nouvelle politique sociale de l'Allemagne.

Une inquiétude que partage la Leipziger Volkszeitung. On peut à la rigueur justifier les sacrifices imposés aux retraités dans le cadre d'une grande réforme. Mais là où le bricolage devient dangereux, c'est quand la coalition mise tout sur une seule carte, sur la reprise qui doit intervenir en 2004. Sans une amélioration sur le marché de l'emploi, le système des retraites sera définitivement en faillite.