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Réélection de George W. Bush

Aude Gensbittel4 novembre 2004

La victoire de George W. Bush à l’élection présidentielle américaine est au cœur des commentaires de la presse allemande. Des commentaires qui reflètent la déception ressentie en Europe: la majorité des Allemands, comme beaucoup d’autres Européens, auraient préféré voir gagner le candidat démocrate John Kerry, mais doivent maintenant accepter le choix des Américains.

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George et Laura Bush
George et Laura BushImage : AP

Il n’y a guère que le quotidien conservateur die Welt pour vraiment se réjouir de la victoire de George W. Bush et rendre hommage à un « président légitime » qui a obtenu la majorité des voix et a de cette manière effacé l’affront de la dernière élection présidentielle. Mais plus important encore pour le journal, c’est que le résultat d’un vote démocratique est venu appuyer une politique extérieure controversée dans le monde entier. A partir de maintenant, les actions du président ont une légitimité démocratique, quoi que l’on pense de sa politique.

Pourquoi de nouveau lui ?, se demande par contre die Zeit. Le monde aurait souhaité un autre président aux États-Unis, mais les Américains se sont de nouveau décidés pour George W. Bush. Pour l’hebdomadaire, le président avait deux grands atouts dans la campagne : l’un était la guerre contre le terrorisme, l’autre était son adversaire lui-même, John Kerry.

« Apprendre à vivre avec Bush » titre quant à elle la Süddeutsche Zeitung. Pour le quotidien, les chefs d’Etat et de gouvernement du vieux continent font ce à quoi ils s’étaient entraînés avant l’élection la plus importante du monde. Ils serrent les dents et gardent pour eux qu’ils avaient secrètement espéré « l’autre », John Kerry, l’homme de la côte Est, qui pendant la campagne donnait parfois l’impression qu’il pourrait à lui seul combler le fossé atlantique entre les deux continents. Au lieu de cela, poursuit le journal, le résultat pour les Européens c’est quatre ans de plus avec George W. Bush. Et avec lui, ils savent à quoi s’attendre. L’Amérique de Bush va poursuivre sa « guerre contre le terrorisme » à l’échelle mondiale et va imperturbablement recourir à la force militaire quand et où cela semble utile à l’unique superpuissance de la planète.

Enfin pour la Tageszeitung, l’Amérique n’est pas encore complètement perdue, et la victoire de Bush ne signifie pas le déclin de l’Occident. Sur le plan intérieur, écrit le journal, on peut certes craindre que Bush ne poursuive ses baisses d’impôts, qu’il ne privatise l’assistance médicale et sociale et qu’il ne continue d’ignorer royalement les problèmes d’environnement. Mais sur le plan extérieur, il pourrait bien se voir forcé à la réconciliation. En effet, les Etats-Unis ne peuvent se débrouiller seuls ni en Irak, ni en Afghanistan ou en Corée du Nord. De plus Bush veut entrer dans l’Histoire et aime bien se comparer à Ronald Reagan. Celui-ci, lors de son deuxième mandat, s’est après tout montré plus flexible et conciliant, conclut le quotidien.