Qui vivra... paiera !
27 octobre 2009La Frankfurter Allgemeine Zeitung comprend la joie exprimée par les trois compères Angela Merkel, Guido Westerwelle et Horst Seehofer. La signature de ce contrat en un temps record signalise un véritable mariage d'amour politique. Mais tout le monde en oublie la véritable sensation de ce nouveau gouvernement : Angela Merkel, déjà première femme de la longue lignée des chanceliers allemands, est également le premier occupant de la chancellerie à changer de coalition sans mettre en danger sa position mais au contraire en la renforçant.
La Frankfurter Rundschau relève : quel contraste ! Ovations au FDP, applaudissements plus que mesurés à la CDU. Pas de différence plus criante en vérité dans la manière dont les partenaires de la coalition célèbrent ce contrat. Mais, selon la tageszeitung, on renâcle déjà dans les Länder. En effet, jamais encore un gouvernement allemand ne s'était déclaré si ouvertement en faveur d'un endettement galopant. « Économiser à tour de bras n'offre aucune chance d'améliorer la conjoncture », argumente la chancelière. Cette politique ne pourra pas durer longtemps.
Si la coalition prend le départ, la contestation interne est elle aussi déjà au rendez-vous, renchérit la Süddeutsche Zeitung. Le quotidien de Munich revient également en première page sur l'ouverture, à La Haye, avec 14 ans de retard du procès de Radovan Karadzic, l'initiateur présumé de la « purification ethnique » dans les Balkans. En Bosnie, nombreux sont ceux qui souhaitent une victoire rapide de la justice et de ses auxiliaires. Mais les victimes qui attendent depuis si longtemps devront encore faire preuve de patience car le jugement ne sera pas prononcé avant 2012, soit 20 ans après les premières salves tirées en Bosnie. Obtenir justice peut parfois être un véritable calvaire.
Le boycott des auditions par l'accusé, qui estime ne pas avoir eu suffisamment de temps pour préparer sa défense, n'étonne pas die Welt. Depuis son incarcération à l'été 2008, Karadzic a tout fait pour empêcher le déroulement rapide du procès. Mais les juges ont tiré la leçon des amères expériences subies lors du procès Milosevic. Le procureur, madame Carla del Ponte, avait voulu confronter Misolevic avec tous les chefs d'accusation relevés contre lui. En contrepartie, l'accusé avait alors pu se répandre pendant des années sur tous les médias serbes en tirades haineuses contre la justice internationale. Karadzic ne doit pas bénéficier d'une telle tribune.