1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Qui comprend quoi dans l'accord de Genève ?

Sébastien Martineau (avec AFP, DPA, Reuters)1 juillet 2012

Le Groupe d'action sur la Syrie a adopté un accord qui prévoit la mise en place d'un gouvernement de transition à Damas. L'opposition est sceptique, d'autant plus que les interprétations du texte divergent.

https://p.dw.com/p/15Ow5
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov en discussion avec Kofi Annan
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov en discussion avec Kofi AnnanImage : dapd

La ville de Genève, en Suisse, accueillait samedi 30 juin une réunion du Groupe d'action sur la Syrie, une réunion qui pour beaucoup était condamnée à un échec. Finalement, les pays présents - les cinq membres du Conseil de sécurité, ainsi que la Turquie et des représentants de la Ligue arabe - ont adopté un accord prévoyant la mise en place d'un gouvernement de transition à Damas. Un gouvernement qui pourrait inclure des membres de l'opposition et des représentants du pouvoir sortant.Tous les pouvoirs au gouvernement de transition

Genf Konferenz Syrien
Pour Washington, Bachar al-Assad doit partirImage : AP

Le texte reste relativement flou. D'ailleurs, les pays signataires eux-mêmes divergent sur son interprétation : les États-Unis estiment qu'il ouvre la voie à l'ère "post-Assad". La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a ainsi déclaré : « Assad devra partir. Il ne passera jamais le test du consentement mutuel, étant donné tout le sang qu'il a sur les mains. Je pense que vous avez entendu Kofi Annan dire en substance exactement la même chose. Le texte indique clairement que le pouvoir est confié tout entier au gouvernement de transition, ce qui le prive, lui et son régime, de toute autorité s'il refuse de se retirer et de partir. » La règle du "consentement mutuel"

Genf Syrien Konferenz Kofi Annan
La réunion avait été convoquée par Kofi Annan, l'ancien secrétaire général de l'ONUImage : Reuters

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s'est placé sur la même ligne. Il a dévoilé certains détails de l'accord, notamment en ce qui concerne le choix des personnalités qui composeront ce gouvernement de transition. « Il est dit que ce seront des personnes qui feront l'objet d'un consentement mutuel, a affirmé Laurent Fabius. Jamais l'opposition ne va accepter Bachar al-Assad. »

De leur côté, la Russie et la Chine, alliées du président Bachar al-Assad, ont insisté sur le fait qu'il revient aux Syriens de choisir leur avenir et non pas aux puissances étrangères de dicter leur volonté. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a exclu tout recours au chapitre 7 de la Charte de l'ONU, qui permet un recours à la force, pour faire pression sur Damas.La Syrie pas invitée à la réunion

Bashar al-Assad Präsident Syrien
L'accord ne se prononce pas directement sur le sort de Bachar al-AssadImage : REUTERS

Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a estimé que la réunion n'avait "pas été un succès", essentiellement parce que la Syrie et "des nations ayant une influence sur les événements dans ce pays", n'avaient pas été invitées. Moscou avait pourtant tenté d'imposer la présence d'un représentant iranien à Genève. Kofi Annan y était également favorable.

Un porte-parole du Conseil national syrien, le principal groupement de l'opposition, a regretté l'ambiguïté du texte, mais relevé "quelques éléments positifs". D'autres opposants craignent que l'accord ne permette au régime de gagner du temps. Samedi, les violences ont fait plus de 120 morts dans le pays.

Désormais, le Conseil de sécurité devrait être saisi pour donner plus de poids au texte. Ce dernier réaffirme par ailleurs la nécessité d'appliquer le cessez-le-feu officiellement en vigueur depuis le 12 avril.