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Qui a tué Siegfried Buback?

Audrey Parmentier23 avril 2007

C’est la question que l’on trouve aujourd’hui à la Une de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. 30 ans après le meurtre du procureur général commis par la RAF, la Fraction armée rouge, et alors que Christian Klar, principal accusé jusqu’à présent, demande à être gracié, l’affaire pourrait bien être de nouveau portée devant la justice.

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Stefan Wisniewski
Stefan WisniewskiImage : AP

Organisé sous le nom d’opération margarine, le meurtre de Siegfried Buback le 7 avril 1977 à Karlsruhe dans l’ouest de l’Allemagne marque le début de l’offensive 77. C’est la première fois que la RAF, fondée sept ans plus tôt par Andreas Baader et Ulrike Meinhof, abat un haut représentant de l’Etat. Plus tard le groupe s’en prendra à Hans-Martin Schleyer, le patron des patrons, et au banquier Jürgen Ponto. Dans les trois cas, on accuse Christian Klar qui purge depuis plus de 24 ans une peine de réclusion à perpétuité. Christian Klar qui a récemment demandé la grâce du président Horst Köhler pour sortir avant 2009, date de la fin de sa période de sûreté.

La semaine dernière, le fils de Siegfried Buback, Michael Buback, fait savoir qu’il doute de l’implication de Christian Klar dans l’assassinat de son père depuis qu’il a reçu des informations en provenance de la RAF.

Aujourd’hui c’est donc le Spiegel qui publie ces informations, plus exactement une déclaration de l’ex-terroriste Peter-Jürgen Book. Selon lui, c'est un autre membre de la RAF, Stefan Wisniewski, libéré en 1999 après 20 ans de prison, qui a tiré sur l'ancien procureur général fédéral, ainsi que sur les deux hommes qui l'accompagnaient. Pendant ce temps-là Christian Klar attendait ses deux complices dans une voiture pour prendre la fuite. Quant à Knut Folkerts, condamné lui aussi à perpétuité pour ce meurtre, il n’était vraisemblablement pas sur les lieux du crime.

Des informations qu’une ancienne terroriste aurait transmises aux renseignements généraux il y a 20 ans. Friedrich Zimmermann, ministre de l’intérieur de 1982 à 1991, dément :

„Je n’étais pas au courant de cette déposition. Si elle avait été faite, je pars du principe que je l’aurais su. »

Une déclaration qui ne satisfait pas la classe politique allemande qui demande une remise à plat du dossier. Guido Westerwelle, président du parti libéral FDP :

« Les autorités doivent contribuer à faire la lumière sur les faits. Elles doivent aussi aider la justice à poursuivre les coupables. Dans le cas contraire, c’est une bavure politique et juridique. »

Pour l’instant en tout cas, la justice allemande prévoit une audition de Peter-Jürgen Book dans les prochains jours.