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Question de suffrage

30 juin 2010

A la Une des journaux: l'élection du président en Allemagne, l'affaire d'espionnage entre les Etats-Unis et la Russie et la décision de la Cour suprême américaine d'étendre le droit de posséder des armes.

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Le château de Bellevue à Berlin, résidence du président de la République fédéraleImage : picture-alliance/dpa

Le président de la République fédérale ne pourrait-il pas être élu au suffrage direct au lieu d'être désigné par une assemblée fédérale? Voilà une question, indépendante du résultat, qui revient à la Une de plusieurs quotidiens. Est-il vraiment indispensable d'être aussi méfiant à l'égard du peuple qu'il y a soixante ans s'interroge par exemple la Frankfurter Rundschau. Juste après la dictature hitlérienne, cela se justifiait, mais aujourd'hui?

Dans cette élection, la volonté du peuple ne compte pas et pour la Flensburger Tageblatt c'est au contraire une très bonne chose. Si le président était élu au suffrage direct, il serait investi d'un pouvoir qui le mettrait en concurrence avec le chancelier ou la chancelière. Il serait porté à la tête de l'Etat par la majorité des 80 millions d'habitants que compte le pays. Difficile dès lors de se limiter à un rôle purement représentatif, estime le journal. Même s'il le voulait, il ne le pourrait pas: ces électeurs exigeraient qu'il ait une influence politique bien plus importante.

Spion mit Schlapphut Symbolbild
Un scandale d'espionnage qui tombe au mauvais moment

Changement de décor avec la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui se penche sur l'incroyable affaire d'espionnage qui secoue depuis ce week-end les Etats-Unis et la Russie et qui pourrait bien menacer le réchauffement des relations entre les deux puissances. Pour le quotidien, le moment de l'annonce de l'arrestation du réseau est on ne peut plus mal choisi. Il risque de faire hésiter un peu plus encore le Sénat américain concernant la ratification du nouvel accord Start sur la réduction des arsenaux nucléaires américain et russe. Autre conséquence possible: la Russie pourrait demander à certains diplomates américains de montrer patte blanche. Il est quasi certain qu'en Russie aussi il existe un bon nombre d'espions américains.

Feu à volonté! titre la Tageszeitung au-dessus de la photo d'une femme d'un certain âge, tenant un fusil aussi peu engageant que sa propriétaire. Lundi, la Cour suprême américaine a étendu le droit de chacun de conserver et de porter une arme. Pour le quotidien, c'est clairement un pas en arrière. Plus d'armes chez les particuliers cela signifie plus de morts dans les rues. Le lobby des armes prétend le contraire. Leur équation - auto-défense = sécurité garantie - ne repose pourtant sur rien. Ces messieurs dames qui jouent du pistolet le savent d'ailleurs aussi.

USA Verfassung Recht auf Waffe
Selon plusieurs études, il y a au moins 200 millions d'armes en circulation aux Etats-Unis pour 300 millions d'habitants.Image : AP

Pour la Süddeutsche Zeitung, la décision de la Cour suprême est une tragédie pour les Etats-Unis sans parler de l'absence de réaction de Barack Obama. Lui qui a commencé sa carrière politique dans les bidonvilles du sud de Chicago connait très bien les effets d'une loi laxiste en particulier dans les quartiers pauvres et noirs de la ville. Alors évidemment, d'un point de vue tactique, il est effectivement préférable de rester en dehors du débat: aux Etats-Unis ce n'est pas avec un slogan pronant le contrôle du port d'armes que l'on gagne une élection. Mais d'un point de vue moral, le comportement du président n'est rien d'autre que lâche.

Redaction: Konstanze von Kotze / Edition: P.P