Querelles au sein du gouvernement allemand
22 octobre 2010« Westerwelle réprimande Merkel » titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui défend les propos du chef de la diplomatie allemande. Guido Westerwelle a raison d'en vouloir à Angela Merkel pour avoir renoncé aux sanctions automatiques envers les Etats européens qui auraient des déficits budgétaires excessifs. Paris et Berlin se sont entendus en début de semaine pour que de telles sanctions soient le fruit d'une décision politique. Mais cela ne suffit pas, critique le quotidien. La crise actuelle de la monnaie européenne montre que les déficits étatiques doivent être limités. Il est urgent qu'un euro fort ait des règles stricts. Face à la France, la chancelière allemande a sacrifié la nécessité de sanctions automatiques. Pour la F.A.Z., l'affaire méritait bien un conflit au sein du gouvernement allemand. Mais Guido Westerwelle intervient malheureusement trop tard…
La Süddeutsche Zeitung ne l'entend pas de cette oreille. Au lieu de s'énerver contre Angela Merkel, le ministre allemand des Affaires étrangères ferait mieux de proposer des solutions pour renforcer la monnaie européenne. Pour le journal, la chancelière a eu raison d'abandonner l'idée des sanctions automatiques – une idée naive et contre-productive. La Süddeutsche Zeitung rappelle qu'un déficit étatique n'a pas que des raisons purement techniques, il peut aussi être le fruit d'une décision politique mûrement réfléchie. Dans le fond, conclut le quotidien, Guido Westerwelle s'énerve, parce que son parti, le libéral FDP, a purement et simplement été ignoré par la chancelière.
Die tageszeitung revient quant à elle sur la grève qui continue en France. Oublions les clichés, prévient le journal : les Français ne protestent pas pour le folklore, ils sont dans la rue pour dénoncer une réforme des retraites socialement injuste. D'ailleurs, pourquoi accepteraient-ils une réforme qui n'était pas dans le programme du candidat Sarkozy lors de l'élection présidentielle ? Les Français devraient être un exemple pour leurs voisins européens, continue die tageszeitung. Les peuples doivent prendre leur destin en main lorsqu'un président arrogant décide de passer en force une loi. Il faut résister contre une politique arbitraire – même si à la fin, on risque d'encaisser une défaite.
Enfin pour terminer, un mot sur le décès de Loki Schmidt, la femme du chancelier Helmut Schmidt, celui qui a dirigé l'Allemagne de 1974 à 1982. Die Welt rend hommage à une femme discrète, modeste mais brillante et excellente observatrice de la vie politique. Une femme qui n'était certes pas une héroïne, mais un modèle pour les Allemands.
Auteur : Cécile Leclerc
Edition : Sandrine Blanchard