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Quel avenir pour l'approvisionnement en énergie ?

Anne Le Touzé5 janvier 2006

Fin du conflit gazier entre la Russie et l’Ukraine. Ce matin, la presse allemande analyse les conséquences de la bataille… Une bataille qui aura donné quelques frissons aux Européens qui dépendent eux aussi des livraisons de gaz russe. En Allemagne, la crise a relancé le débat sur les sources d’énergie.

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Pour réduire la dépendance de l'Allemagne par rapport au gaz russe, certains préconisent de revenir sur l'arrêt des centrales nucléaires.
Pour réduire la dépendance de l'Allemagne par rapport au gaz russe, certains préconisent de revenir sur l'arrêt des centrales nucléaires.Image : dpa

Ce n’est pas parce que la bataille a finalement trouvé une issue qu’il faut se reposer sur ses lauriers, prévient la Frankfurter Rundschau. Le conflit n’était qu’un orage passager, qui a mis en exergue « l’impérialisme des matières premières ». En effet, explique le journal, les pays qui disposent de ressources énergétiques dans leurs sols ont en main une arme redoutable. Une arme dans le combat politique, une arme pour obtenir l’indépendance ou se garantir une marge de manœuvre…

C’est également dans ce sens que va la Süddeutsche Zeitung. Jusqu’à maintenant, la Russie jouissait d’une réputation impeccable de fournisseur de gaz. Une position qui confortait ceux qui, en Occident, acceptent de Moscou moins de démocratie pour plus de sécurité énergétique. Mais dans la bataille avec l’Ukraine, la Russie a laissé transparaître ce que signifie la possession de réserves énergétiques pour une puissance autoritaire : une arme plus qu’une marchandise. Toutefois, précise le journal, la crise du gaz a été peut-être bénéfique. Moscou voulait prouver sa force, mais a révélé ses faiblesses : plus la pression baissait dans le tuyau de gaz vers l’Europe, plus elle est montée sur le Kremlin. Dans le commerce des ressources, la dépendance est réciproque, rappelle la Süddeutsche Zeitung. Moscou est liée à sa réputation de fournisseur fiable. Un problème qu’elle a reconnu un peu tard, mais qui n’est sans doute pas innocent dans la résolution rapide du conflit.

Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la crise a prouvé que la sortie du nucléaire était l’une des plus grandes erreurs de la politique énergétique allemande. Si l’on s’en tient à l’agenda défini par la coalition rouge-verte, un tiers de la production énergétique devrait être remplacée d’ici 2021, ce qui renforcerait la dépendance de l’Allemagne par rapport au gaz russe, argumente le quotidien. Il n’est pas possible que l’Allemagne abandonne cette technologie, alors qu’elle constitue l’un des lieux de productions les plus sûrs. Il faut au contraire renforcer la compétitivité, car plus il y a de fournisseurs, plus l’approvisionnement en énergie est assuré, conclut la FAZ.

La crise du gaz russe est une aubaine pour les lobbyistes nucléaires, constate pour sa part la Tageszeitung. Leur argument consiste à dire que l’énergie atomique réduit la dépendance des importations d’énergie. Mais ce qu’ils oublient dans l’histoire, c’est que l’uranium non plus n’est pas une ressource locale. De toute façon, conclut la taz, ce n’est pas le gaz, mais les énergies renouvelables qui remplaceront les besoins énergétiques après l’arrêt des centrales nucléaires.