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Quel avenir pour l'Afghanistan ?

3 novembre 2009

Les journaux allemands reviennent sur l’annulation du second tour de l’élection présidentielle en Afghanistan après le retrait d’Abdullah Abdullah, le rival du président Hamid Karzaï.

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Pour la Tageszeitung, le modèle démocratique que l'Occident a voulu exporter en Afghanistan a échoué.Image : TAZ

Les journaux s'intéressent aussi aux débuts du nouveau ministre allemand des affaires étrangères, le chef des libéraux Guido Westerwelle, sur la scène internationale.


Abdullah Abdullah / Afghanistan
Le rival du président Karzaï, Abdullah Abdullah, a annoncé dimanche son retrait de la course à la présidentielle, ce qui a entraîné l'annulation du second tour.Image : AP

Le processus électoral afghan a apporté plus de nouvelles questions que de réponses, écrit die Welt. On sait à présent qui va diriger le pays au cours des prochaines années. Mais suite aux fraudes électorales massives, la légitimité du président Karzaï est ébranlée, et pas seulement à l'intérieur du pays. A un moment où l'Occident fait face à la difficile décision d'augmenter ou non ses troupes en Afghanistan, de grands doutes se font sentir. Pour combattre efficacement les extrémistes, il faudrait un partenaire fiable, soutenu par la majorité de la population.

Aux Etats-Unis et dans l'ensemble de l'Occident, la mission en Afghanistan trouve de moins en moins de soutien, renchérit la Süddeutsche Zeitung. Car depuis longtemps, son objectif n'est plus clairement défini. Et le chaos de l'élection présidentielle n'aura pas amélioré la situation. L'Occident devrait moins se concentrer sur le gouvernement central de Kaboul et intensifier les contacts avec les chefs de tribus locaux, pour les convaincre d'abandonner leurs liens avec les taliban.

Guido Westerwelle in Holland
Guido Westerwelle a rencontré lundi à La Haye le Premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende.Image : AP

La Frankfurter Allgemeine Zeitung revient de son côté sur le premier déplacement officiel à l'étranger du nouveau chef de la diplomatie allemande. Guido Westerwelle a profité de cette occasion pour affirmer son propre style, affirme le quotidien. Son prédécesseur Frank-Walter Steinmeier, après la Pologne et la France, se serait certainement rendu en Russie. L'ancien ministre des affaires étrangères Joschka Fischer n'aurait jamais eu l'idée, entre Varsovie et Paris, de s'arrêter à la Haye. Avec cette visite aux Pays-Bas et avec les suivantes en Belgique et au Luxembourg, Guido Westerwelle renoue avec une vieille tradition de l'alliance conservatrice-libérale. En tant que plus grand pays européen, l'Allemagne a tout intérêt à faire preuve de respect envers les petits pays. Car quand les choses se corsent à Bruxelles, on n'a jamais assez d'amis.

La politique extérieure n'a joué qu'un rôle secondaire dans les négociations de coalition, relève la Märkische Oderzeitung. Il s'agit à présent de redonner à l'Union Européenne une nouvelle dynamique après les tumultes du Traité de Lisbonne, améliorer son fonctionnement à l'intérieur et faire entendre sa voix à l'extérieur. On peut attendre avec curiosité quelle sera la contribution du ministre allemand des affaires étrangères dans ce domaine. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'aura pas la tâche facile.

Aude Gensbittel / Audrey Parmentier