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Quel avenir pour l'éducation et la culture?

Anne Le Touzé28 octobre 2005

Fin de la troisième série de pourparlers entre le SPD et la CDU/CSU, en vue de former une grande coalition : l’occasion pour les journaux de revenir sur les différents sujets qui n’ont été qu’effleurés à la table des négociations, notamment ceux de la culture et de l’éducation...

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Image : AP

En effet, la Frankfurter Rundschau s’inquiète de voir la politique culturelle oubliée des négociations. Aucun ministre en vue pour succéder à Christina Weiss, s’étonne le quotidien. Une preuve, pour le quotidien, qu’elle est considérée comme une personnalité de second rang. Et son ministère comme un instrument et non comme un objectif. Une preuve également d’étroitesse d’esprit, déplore la Frankfurter Rundschau. Or la culture n’est pas un sujet de lobby quelconque, ni un trou à subvention, mais un outil essentiel de cohésion sociale et de vie pour une société. Le concept de « Leitkultur » - culture de référence – vient d’être remis à l’ordre du jour par le président du Bundestag. Mais, selon le quotidien, on ne peut pas réclamer une fonction de référence à un domaine que l’on relègue au dernier rang des priorités politiques.

La Tageszeitung observe également les discussions sur le remaniement des ministères – notamment celui de l’éducation et de la recherche. Et affirme : l’Etat fédéral est en train d’abandonner purement et simplement le volet de l’éducation au profit des Länder, qui prendraient en main aussi bien la transmission des savoirs que la recherche, depuis la garderie et l’école primaire aux unités de recherche des universités. Un problème de taille, selon la taz. Etant donné l’état des finances des institutions éducatives, on court tout droit à un manque de main-d’œuvre qualifiée dans l’avenir. Les futurs partenaires de la coalition en sont conscients, et ils répètent que l’innovation sera une priorité politique, mais les négociations concrètes se déroulent autrement, dénonce la Tageszeitung. Et de conclure : la coalition, qui prétend faire de l’éducation une priorité, est en train de faire une erreur tactique monumentale en envisageant une restructuration du ministère de l’éducation et des sciences.

La Süddeutsche Zeitung quant à elle, déplore la pauvreté de la politique de l’éducation dans un des pays les plus riches du monde. Outre un manque de vision à long terme de la part des ministres de la culture et de l’éducation des Länder, la SZ dénonce également le fossé entre les discours politiques qui font l’apologie du savoir, « l’une des plus grandes ressources du 21ème siècle », ou de l’éducation des enfants qui sont « notre avenir », alors que dans la réalité, on peut s’estimer heureux d’envoyer ses enfants dans une école où le crépi ne s’effrite pas, et où les enseignants sont en nombre suffisant. Le manque d’enseignants a déjà des conséquences dramatiques et met en danger les projets d’école à plein temps prévus par l’Etat. On peut s’attendre l’année prochaine à une ruée d’étudiants dans les universités déjà surpeuplées, prévoit le quotidien qui conclut : ce sera le prochain chapitre d’une politique de l’éducation misérable.