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Quel avenir pour Carles Puigdemont?

Carole Assignon
26 mars 2018

La presse allemande commente ce lundi la mobilisation anti-armes aux Etats-Unis, mais les journaux sont également largement revenus sur l’interpellation en Allemagne de l'ex-président de Catalogne, Carles Puigdemont. 

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Spanien Carles Puigdemont
Image : picture-alliance/dpa/AP/M. Fernandez

 "Asile pour Puigdemont!" c'est sous ce titre que Der Spiegel commente l'arrestation de l'ancien président catalan Carles Puigdemont. Une arrestation qui est une honte pour l'Espagne, pour l'Europe et pour l'Allemagne selon le journal. Le quotidien estime que tout doit être fait pour calmer les esprits et régler le conflit catalan. 

Hier dimanche déjà, des milliers d'indépendantistes sont descendus dans la rue pour protester contre cette arrestation. Tout en s’interrogeant sur l'indépendance de certains organes judiciaires espagnols, der Spiegel rappelle que le mandat d'arrêt de l'UE contre Puigdemont a été émis en partie à cause d'un possible détournement de fonds publics et d'une rébellion. 

Même s’il est possible de démontrer que les dirigeants séparatistes ont utilisé des fonds publics pour organiser le référendum interdit sur l'indépendance, la Frankfurter Rundschau estime que Carles Puigdemont n’est rebelle qu’au sens politique du terme, mais pas dans sa signification criminelle. “Il n'a pas organisé de soulèvements violents, il n'a pas planifié d'actions militaires, il n'a pas provoqué de guerre civile”, d’après le journal de Francfort.

Mais  pour la Berliner Zeitung, les séparatistes catalans ont sous-estimé la colère et le pouvoir des institutions espagnoles. Ils ont perdu le combat. Et le journal de recommander aux partis séparatistes, qui forment encore la majorité au parlement catalan de mettre en place dès que possible un gouvernement régional viable qui reconnaisse les réalités. 

USA "March for Our Lives"
Image : REUTERS

"March for our Lives" 

La Süddeutsche Zeitung estime que si des millions de personnes sont descendus dans la rue, c’est pour exiger ce qui devrait aller de soi : protégez les enfants, pas les lobbies des armes à feu. 
Baptisée "March for our Lives" ("Marchons pour nos vies"), la journée d'action de samedi était une réaction au massacre de 17 personnes le 14 février dernier dans un lycée à Parkland en Floride.

Der Spiegel estime qu'en cinq semaines, les jeunes initiateurs ont "organiser la plus grande manifestation contre la violence armée aux États-Unis." Mais l'histoire montre que la NRA, le lobby pro-arme a une longue expérience. Silence, attente, puis discréditer - voilà comment elle réagit aux meurtres  et cette tactique fonctionne toujours, précise le journal qui rappelle que même si la NRA, avec ses cinq millions de membres, est un groupe d'intérêt relativement restreint, son influence sur les puissants est énorme. Pour le commentateur du journal , pour contenir définitivement son pouvoir, trois choses sont nécessaires: l'éducation, la politisation et l'organisation. 
Dans tous les cas, écrit-il, ces jeunes ont démontré qu’ils se tournaient vers l'avenir. En prenant position, avec le soutien de stratèges politiques, de spécialistes du marketing et de financiers fortunés, ils pourraient créer un puissant lobby anti-armes - et battre la NRA. La protestation est peut être le point de départ, conclut le journal.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique