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Quatre ans de guerre en Irak

Sandrine Blanchard20 mars 2007

Les journaux allemands reviennent sur les quatre ans de l’invasion américaine en Irak. La presse dresse globalement un constat d’échec

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Soldat irakien à un point de contrôle de Bagdad
Soldat irakien à un point de contrôle de BagdadImage : AP

La Stuttgarter Zeitung estime que George W. Bush se voyait déjà aux côtés de Roosevelt au panthéon des grands présidents américains. Son incapacité à reconnaître ses erreurs et à corriger son cap ne l’éloigneront cependant que davantage de la réalité sur le terrain.

Le Berliner Kurier revient également sur le président des Etats-Unis : « George W. Bush a voulu cette guerre d’Irak et il a tout fait pour l’obtenir. La guerre a été préparée à coups de mensonges et de falsifications, puis commencée contre l’avis de l’ONU. Mais finalement, elle n’aura pas été la promenade de santé escomptée par les Américains : au lieu de leur jeter des fleurs, les Irakiens les couvrent d’insultes ».

Une vision corroborée par la Süddeutsche Zeitung qui se penche sur le pessimisme de la population irakienne. Le journal évoque une étude effectuée auprès de plus de 2200 Irakiens et publiée hier, une étude selon laquelle plus de 60% des Irakiens se préparent à un avenir sombre, tandis que plus d’un tiers d’entre eux voudraient quitter le pays. « Nous sommes en enfer » a déclaré l’une des personnes interrogée par USA Today. Par ailleurs, la SZ cite le coordinateur de l’étude côté allemand, Arnd Henze, qui explique que l’optimisme qui existait encore en 2005 a fait place « au fatalisme, à la résignation et à l’agressivité ». Et le quotidien énumère les différentes attaques qui ont fait hier 33 morts sur le terrain.

La Frankfurter Rundschau se demande si « quatre ans après », il y a encore des gens qui s’agacent de la guerre qui n’en finit pas en Irak. Le journal relève le succès mesuré des quelques manifestations organisées de part et d’autre de l’Atlantique, ce qu’il analyse comme un signe de lassitude générale. Alors même que le bilan de ces quatre années justifierait une protestation massive. L’erreur initiale a été pour les Américains de décréter la guerre à tout ce qui ressemblait de près ou de loin au terrorisme. Cette guerre, orchestrée par les néo-conservateurs américains, a en effet placé la logique militaire au centre du débat mondial, et provoqué une surenchère de l’armement dans de nombreux pays. Tout en détruisant la confiance et en ruinant les espoirs de ceux qui croyaient en une nouvelle manière, plus civile, de régler les conflits.