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Quatre ans de cauchemar en Syrie

Sandrine Blanchard12 mars 2015

Cela fera quatre ans le 15 mars que dure la guerre en Syrie. Un conflit qui a fait plus de 210 000 morts. Le régime de Bachar al-Assad en sort renforcé. Quant à la population, elle subit de plein fouet la violence.

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Save the Children
Image : Save the Children

Le président Bachar al-Assad a donc réussi à se maintenir au pouvoir, quitte à mener une guerre qui a rendu la Syrie exsangue. Désormais, celui qui était fustigé comme un dictateur de la pire espèce au début de la guerre en 2011 est devenu un interlocuteur pour les Occidentaux préoccupés par la montée du groupe "Etat islamique" en Irak et en Syrie.

"Echec coupable"

Un revirement diplomatique dénoncé aujourd’hui par un collectif d’ONG internationales, dans un rapport intitulé "Echec coupable en Syrie". Elles y dénoncent l’incapacité des Etats à faire appliquer les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, pour assurer la protection des civils et améliorer l’accès des humanitaires aux populations. "Nous avons trahi nos idéaux", déplore le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés. Près de 11 millions de Syriens ont dû quitter leur foyer, soit près de la moitié de la population du pays. Ils sont 3,7 millions à avoir fui à l’étranger. Robert Lindner, de l’ONG Oxfam Allemagne, explique :

"Heureusement, notre aide arrive en général aux plus nécessiteux : des installations pour l’eau potable, des latrines, des douches, des articles concernant l’hygiène, et aussi, notamment en-dehors des grands camps de réfugiés au Liban ou en Jordanie, de l’argent pour la nourriture, des abris. Mais en Syrie, l’insécurité, la violence, les attaques arbitraires qui visent aussi les travailleurs humanitaires entravent l’aide. Des combattants confisquent souvent les biens que nous acheminons. Et la bureaucratie ne nous facilite ni l’entrée en Syrie, ni le transport de l’aide, ni les déplacements."

Syrien Gefechte zwischen Rebellen und Regierungstruppen in Aleppo
Alep, au coeur des combats entre troupes gouvernementales et rebellesImage : Z. Al-Rifai/AFP/Getty Images

Les femmes et les enfants d'abord

Dans le rapport publié aujourd’hui, les ONG accusent aussi le régime de recourir systématiquement au viol et au harcèlement sexuel, tandis que les rebelles kidnappent souvent des femmes et des enfants. Les écoles sont souvent prises pour cibles par les combattants de tous bords. Les ONG estiment que les dégâts causés par la guerre affecteront encore les deux prochaines générations. Difficile, dans ces conditions, pour les civils syriens de garder encore espoir.