Quand le populisme fait recette en Europe
30 septembre 2013Crime en bande organisée, meurtre, chantage, racket... Les charges contre les néonazis d'Aube Dorée sont lourdes, écrit la Süddeutsche Zeitung. Pourquoi, alors, la justice grecque a-t-elle attendu aussi longtemps pour les mettre hors d'état de nuire ? Parce que jusque dans les hautes sphères du gouvernement d'Antonis Samaras, certains craignaient de faire peur aux électeurs. Avec l'arrestation des dirigeants d'Aube Dorée, le parti est décapité. Mais il ne faut pas se réjouir trop vite, prévient le journal. Car les raisons pour lesquelles autant de Grecs ont trouvé dans ce parti une soupape à leur contestation, sont toujours là : chômage, pauvreté et frustration.
Il était plus que temps d'agir pour la justice grecque, estime également die tageszeitung. Et même si certains, en Allemagne, aimeraient voir aussi des néonazis menottés, on ne peut néanmoins pas comparer l'extrême-droite allemande avec la grecque, qui arrivait à plus de 10% dans les sondages. En Allemagne, le parti NPD reste isolé et n'a aucune chance d'arriver au pouvoir.
En Autriche en revanche, l'extrême-droite sort renforcée des élections législatives de dimanche, constate la Süddeutsche Zeitung qui résume : même si la grande coalition entre sociaux-démocrates et conservateurs devrait pouvoir se maintenir, la droite populiste remporte au total plus de 30% des voix.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le résultat des élections autrichiennes reflète un phénomène commun à la plupart des pays européens : le rejet, par les électeurs, des partis traditionnels et des politiques européenne et immigratoire menées par leurs gouvernements. Ce n'est pas de bon augure pour les élections européennes de l'année prochaine, prédit le quotidien.
Menacé de perdre son immunité parlementaire, Silvio Berlusconi a plongé l'Italie dans une nouvelle crise gouvernementale en ordonnant la démission de cinq ministres de son parti. Die Welt appelle le pays à se libérer au plus vite de son "éternel Cavaliere". Ceci passe non seulement par le renvoi illico de Berlusconi du Sénat et son retrait du parti, mais aussi par l'adoption d'une loi de financement des partis qui empêche un seul homme et ses milliards de dominer l'opinion. La taz, enfin, juge la situation extrêmement dangereuse en Italie. L'instabilité politique risque d'avoir des conséquences dramatiques sur la crise financière et économique.