1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Pékin répond par la force aux Tibétains en colère

26 janvier 2012

Au moins trois Tibétains ont été tués et plusieurs autres blessés depuis le début de semaine par des tirs des forces de sécurité chinoises dans la préfecture de Ganzi, dans la région du Sichuan.

https://p.dw.com/p/13qAY
Depuis l'Inde, ces manifestants dénoncent les violences actuelles en ChineImage : AP

Cette vaste région du sud-ouest de la Chine, frontalière du Tibet, est habitée par de nombreux Tibétains. Ces derniers mois, après une quinzaine d'immolations par le feu de moines et nonnes tibétains pour protester contre la domination chinoise, la présence de militaires et de policiers anti-émeutes chinois avait été renforcée dans la région.

Pékin parle de deux morts, certains groupes d'exilés tibétains parlent d'une dizaine de tués. Des informations difficiles à confirmer en raison du contrôle exercé par le gouvernement chinois sur les médias. En tout cas, il s'agit des troubles les plus graves depuis les émeutes antichinoises de 2008.

Des Tibétains en exil lors d'une manifestation en Inde, en octobre 2011
Des Tibétains en exil lors d'une manifestation en Inde, en octobre 2011Image : dapd

Toutes les voies de communication et de télécommunication sont fortement perturbées dans une vaste partie de la région du Sichuan. Des journalistes occidentaux auxquels on a refusé l'accès vers Luhuo et Seda, théâtres des manifestations des derniers jours, ont vu des dizaines de véhicules de police sur la route de montagne enneigée qui mène à ces agglomérations. Ce jeudi, les forces de l'ordre étaient omniprésentes jusque dans la capitale provinciale Chengdu, située pourtant à 600 km.

Avec près de 1,5 million de personnes, les Tibétains représentent les trois-quarts des habitants des préfectures d'Aba et de Ganzi (Gardze en tibétain), qui couvrent une surface de 230.000 km2, égale à celle de la Grande-Bretagne. Selon des experts et des militants de la cause tibétaine à l'étranger, les Tibétains de cette région ont toujours fortement manifesté leur volonté d'indépendance.

Indien neuer Ministerpräsident der tibetischen Exilregierung Lobsang Sangay
Lobsang Sangay (à g.) avec le guide spirituel des Tibétains, le dalaï-lamaImage : AP

Le chef du gouvernement tibétain en exil a sévèrement condamné les faits et qualifié d'inacceptable la mort des manifestants. Lobsang Sangay a confirmé que la loi martiale avait été déclarée dans la région. Il dénonce le fait que les Tibétains en Chine sont privés de leurs droits humains fondamentaux.

Lobsang Sangay a également appelé tous les Tibétains et leurs partisans de par le monde à une manifestation silencieuse le mois prochain pour demander au gouvernement chinois de régler la crise au Tibet par le dialogue.

Auteur : Philippe Pognan (avec AFP, BC / AS)
Edition : Anne Le Touzé