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Protéger les civils dans le nord du Mali

24 février 2012

Une attaque de l'armée malienne, près de Kidal, dans le nord-est du pays, a fait une dizaine de blessés civils mercredi. Plusieurs ONG appellent à l'arrêt immédiat des violences dirigées contre la population civile.

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Image : picture-alliance/Désirée von Trotha

Des hélicoptères de combat de l'armée malienne survolent la région de Kidal depuis le 11 février. Officiellement, l'armée affronte le MNLA, le mouvement indépendantiste touareg, qui a repris de la vigueur dans la région. Mais mercredi 22 février, vers seize heures, deux hélicoptères ont bombardé le campement de Kel Essouck, près de Kidal. Cette attaque marque un tournant dans les violences, puisqu'elle a fait les premières victimes civiles humaines recensées depuis le début des hostilités. Salvatore Sages, chercheur sur l'Afrique de l'Ouest chez Amnesty International:

« Beaucoup de tropupeaux avaient été tués. Ce qui est déjà dramatique pour une population nomade qui vit essentiellement d'ovins, de bovins et de chameaux. Là, nous vivons une escalade puisqu'une fillette est déjà morte et que d'autres personnes succomberont peut -être à leurs blessures. »

Or l'hôpital de Kidal n'est pas équipé pour accueillir tant de patients et les soigner. Pour l'heure, aucun porte-parole de l'armée malienne n'a souhaité répondre à nos questions. L'état-major a affirmé ne pas prendre les populations civiles pour cible. Salvatore Sages est sceptique:

Mali Tuareg Nomaden
Des opérations militaires...dans des régions habitéesImage : AP

« Il est difficile quand même de confondre un campement de nomades avec des forces armées du MNLA qui sont très mobiles. »

L'armée affirme de son côté que les combattants du MNLA trouvent refuge dans des campements et se servent de la population comme de bouclier humain. Réponse de Salvatore Sages:

« Cela est possible mais le droit international dit qu'on ne peut pas bombarder de manière aveugle des lieux où il peut y avoir des civils. »

Amnesty International dénonce également les violences commises par le MNLA. Avec d'autres ONG comme Médecins Sans Frontières, elle appelle les deux partis à respecter la Convention de Genève. Par ailleurs, Amnesty réclame l'ouverture d'une enquête impartiale pour départager les responsabilités.

Selon  le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires, l'OCHA, plus de 126 400 personnes auraient fui les violences dans le nord du Mali depuis la mi-janvier, soit en se déplaçant à l'intérieur du Mali, soit en fuyant vers les pays voisins. Le Haut Commissariat de l’ONU aux Réfugiés réclame une aide internationale de 26 millions et demi d’euros pour leur venir en aide.

Ecoutez ci-dessous une interview avec Germain Mwehu. Délégué en charge de communication pour le Comité International de la Croix Rouge pour le Mali et le Niger, il revient sur les conditions de vie extrêmement difficiles des populations déplacées.

Auteur: Sandrine Blanchard
Edition: Philippe Pognan