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Protection rapprochée pour les candidats sénégalais

23 février 2012

La campagne électorale est une aubaine pour les lutteurs. Les leaders politiques n'hésitent pas à engager ces gros bras pour assurer leur sécurité, leur assurant un revenu confortable le temps de la campagne.

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Idrissa Seck avec un garde du corps
Image : REUTERS

Pour leur sécurité, les hommes politiques sénégalais ne lésinent pas sur les moyens. Ils paient cher pour louer les services de gardes du corps entraînés, qu'ils vont parfois chercher chez les jeunes lutteurs. C'est un travail comme les autres, nous confie Demba, un lutteur recruté pour la campagne électorale. Membre d'une garde rapprochée, il estime que le danger encouru est secondaire, tant que le travail est lucratif :

Le président sortant est bien entouré
Le président sortant est bien entouréImage : REUTERS

« Cela dépend du camp dans lequel vous êtes. Il y en a qui payent cinq mille francs Cfa, d'autres dix à quinze mille par jour. Ça dépend. »

Mais la protection rapprochée n'est pas sans risque. D'autant que la campagne électorale est particulièrement tendue. Les meetings sont souvent infiltrés par des adversaires, les débordements ne sont pas rares comme l'explique un entraîneur de lutte : « Être garde du corps d'un homme politique ça rapporte de l'argent. Mais aussi quoiqu'il arrive il faut penser aux conséquences, ce qui peut arriver à ta famille ou à tes proches. Même si on me paye des milliards ou des millions pour tel ou tel boulot, il faut que ça soit sur des bases réelles. »

Un job à risque

Les bains de foule, danger potentiel pour les candidats
Les bains de foule, danger potentiel pour les candidatsImage : REUTERS

Mais en quoi consiste le travail de ces gardes du corps ? Et jusqu'où sont-ils prêts à aller dans ce boulot ? Omar est lutteur et fait partie d'une garde rapprochée d'un leader politique : « Le gros de notre travail consiste à servir de bouclier à nos leaders pendant les manifestations. Aussi nous leur facilitons leur déplacement, nous passons des nuits blanches à surveiller leur domicile. Par conséquent, nous sommes prêts à tout pour les protéger, même a y laisser nos vies. »

Amadou, membre d'un parti politique et chargé de la sécurité de son leader, n'y voit aucun inconvénient : « Je pense que c'est une bonne chose dans la mesure ou ça permet aux lutteurs de gagner leur pain. » En attendant la fin de la campagne électorale, les jeunes lutteurs engagés comme gardes du corps se frottent bien les mains.

Auteur : Babou Diallo (Dakar)
Edition : Anne Le Touzé

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