Promesses
19 juin 2013Une visite importante et pleine de symboles, estime la Süddeutsche Zeitung. Le président américain prononce en effet son discours presque 50 ans après le fameux « Je suis un Berlinois » de John F. Kennedy. De même que Barack Obama incarne le changement aux USA, Angela Merkel, ancienne citoyenne de la RDA, incarne encore l'évolution positive de la nation allemande.
« Mr. Obama, open this gate! », titre en pleine page die tageszeitung, avec une photo des barbelés du camp de Guantanamo. Guantanamo, la guerre des drones et les écoutes illégales, tout cela a commencé sous George W. Bush. Désormais, Washington n'a plus d'excuse. Soit Barack Obama tient ses promesses, soit il laisse les choses en l'état. Il devra alors accepter d´être mesuré à l'aune de ces échecs. Ce n'est pas pour rien que la formulation « aurait pu mieux faire » dans les bulletins scolaires est assez catastrophique.
Le quotidien de Berlin revient également dans ses colonnes sur les déclarations du G8 au sujet de la guerre en Syrie.
Un sommet qui fait dire à die Welt : les membres du G8 se sont entendus, avec l'accord de Moscou, sur la mise en place d'un gouvernement de transition. Certes, la question de savoir si Bachar al-Assad y participera ou pas a été soigneusement occultée. La menace de livrer désormais des armes aux rebelles a certainement modifié la donne. Barack Obama a longtemps hésité à franchir ce pas. Le compromis accepté par Moscou est un indice que la détermination américaine est prise au sérieux par le Kremlin.
Un diagnostic que ne partage pas la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La polémique lancée sur le conflit syrien et savoir comment mettre fin à cette guerre a généré une ligne de front internationale que l'on connaît de la Guerre Froide. Les membres du G8 ont voulu mettre fin à cette fracture. Avec pour résultat, entre autres, l'appel à une conférence internationale. Même si cette nouvelle Conférence de Genève a lieu, le régime et les rebelles tenteront tout d'ici là pour conforter ou améliorer leur position. Les déclarations du G8 n'auront donc pas d'effet sur l'évolution militaire de ce conflit, conclut le quotidien de Francfort.