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Profonde crise politique en Thaïlande

Aude Gensbittel14 avril 2009

Des photos des violences qui ont secoué la Thaïlande s’étalent en première page des journaux allemands. Pour la plupart des quotidiens, la crise politique profonde que connaît le pays est encore loin d’être résolue.

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Manifestants anti-gouvernementaux lundi 13 avril à Bangkok.Image : picture-alliance/ dpa

La Thaïlande est ingouvernable depuis au moins trois ans, affirme la Frankfurter Allgemeine Zeitung. On ne peut pas comprendre l'escalade de violence des derniers jours sans évoquer le putsch militaire qui a chassé le Premier ministre Thaksin Shinawatra du pouvoir il y a deux ans et demis. Les « chemises rouges », qui ont interrompu samedi le sommet des Nations d'Asie du sud-est à Pattaya, veulent le retour de leur ancien chef de gouvernement. Le fait qu'ils appellent aussi à plus de démocratie n'est pas aussi simple à ignorer que le gouvernement tente de le faire. Le Premier ministre Abhisit Vejjejiva et son parti n'ont plus gagné d'élections depuis 10 ans, rappelle le journal, ils ne sont arrivés au pouvoir que grâce au soutien de l'armée et de la royauté. Cela ne justifie pas la violence, mais celle-ci est bien la conséquence d'un échec politique.


Asean Proteste Thailand
Samedi les manifestants ont pris d'assaut le centre de conférence de Pattaya, où se déroulait le sommet de l'ASEAN.Image : AP

Pour la Süddeutsche Zeitung, l'épreuve de force entre manifestants et gouvernement a atteint son point d'orgue samedi lors du sommet de l'ASEAN. Les images de chef d'Etat étrangers prenant la fuite par hélicoptère pendant que les manifestants dégustaient en triomphant le dîner de gala dans le centre de conférence de Pattaya resteront dans les mémoires. Ironie de l'histoire : c'est justement avec un sommet réussi que le Premier ministre Abhisit Vejjejiva voulait prouver au monde entier que la normalité était revenue dans son pays.


On peut se demander ce qui est pire pour l'économie et le secteur du tourisme, écrit la Tageszeitung, l'occupation des aéroports fin 2008 par les « jaunes » - l'Alliance du Peuple pour la Démocratie - ou l'assaut du sommet de l'ASEAN le week-end dernier par les « rouges » - le Front uni pour la démocratie contre la dictature. Une chose est sûre : les deux camps causent de sérieux dommages au pays.


Thailand Proteste Bangkok
Soldats déployés pour assurer la sécurité à Bangkok.Image : picture-alliance/ dpa

Enfin, die Welt évoque la perspective de nouvelles élections dans le pays. Elles ne feraient certes pas disparaître le conflit, les rouges et les jaunes continueraient à s‘affronter, mais l'envie générale de pousser la nation au bord du gouffre pourrait à chaque fois diminuer quelque peu. Ce seraient là de tout petits pas sur la longue voie vers une véritable démocratie fonctionnelle.