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Procédure de déficit excessif contre l'Allemagne

Aude Gensbittel15 mars 2006

Les ministres européens des Finances, réunis hier à Bruxelles, ont relancé la procédure de déficit excessif contre l’Allemagne. Berlin enfreint en effet depuis 2002 le pacte de stabilité et de croissance de l’Union Européenne. Mais,selon le ministre allemand des Finances, le social-démocrate Peer Steinbrück, le déficit public du pays devrait repasser sous la barre des 3% du Produit Intérieur Brut en 2007. Face à ces promesses de bonne conduite, certains quotidiens restent pourtant sceptiques.

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Le ministre allemand des finances Peer Steinbrück
Le ministre allemand des finances Peer SteinbrückImage : dpa

En ce qui concerne le pacte de stabilité et de croissance européen, l’Allemagne reste fidèle à elle-même, écrit die Welt. Si les règles de Bruxelles coïncident avec les projets financiers de Berlin, tout va bien. Si ce n’est pas le cas, on les adapte. C’était déjà le cas sous l’ancien ministre des Finances, Hans Eichel. En 2003, il avait convaincu ses homologues de s’opposer à la décision de la Commission de durcir la procédure de déficit excessif. Même chose avec son successeur Peer Steinbrück. Celui-ci accepte certes le durcissement des règles, mais il a auparavant arrangé avec Bruxelles un moyen de tirer l’Allemagne d’affaire. Pour le quotidien, dans les deux cas, le résultat est le même : cela nuit à la crédibilité du pacte et de ceux qui doivent le faire respecter. Rien d’étonnant à ce que la méfiance envers l’Europe augmente.

Pour la Thüringer Allgemeine, c’est un véritable miracle que la monnaie commune n’ait pas encore subi de dommages, malgré la violente résistance avec laquelle Berlin, de concourt avec Paris, a réussi, jusqu’à présent, à se soustraire aux sanctions monétaires. Dans l’Union Européenne, le soulagement est tel de voir l’Allemagne revenir dans le droit chemin, qu’on lui a de nouveau accordé un délai jusqu’à 2007.

Le durcissement de la procédure de déficit excessif contre l’Allemagne n’a pas fait de bruit, note la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le contraste avec novembre 2003 ne pourrait être plus grand. A l’époque, la résistance tonitruante de la France et de l’Allemagne contre une proposition presque identique de la Commission Européenne avait plongé le pacte de stabilité dans une grave crise. Mais aujourd’hui l’harmonie est de retour, le ministre des Finances se soumet aux nouvelles mesures de contrôle de Bruxelles et considère même l’Allemagne comme un « exemple » pour les autres pays. Selon la FAZ, le changement de gouvernement n’explique qu’en partie ce nouveau rôle d’élève modèle. Un an après la réforme du pacte, il est aujourd’hui plus facile pour le gouvernement d’accepter le durcissement. Les objectifs de consolidation sont moins contraignants. Et si, malgré tout, ils ne peuvent pas être respectés, le pacte prévoit des portes de sortie. On ne peut pas franchement parler de solidité en matière de politique financière, conclut le journal.