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Yaoundé: verdict attendu dans le dossier des contestataires

Henri Fotso
7 avril 2017

Les préalables pour un retour à la normale dans les deux régions anglophones du Cameroun restent le rétablissement de l’Internet et la libération des détenus selon les leaders anglophones.

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Karte Infografik Kamerun mit Region Bandenda DEU

Ce 7 avril, 27 camerounais anglophones se présentent au Tribunal militaire de Yaoundé pour la quatrième fois. Ils avaient été interpellés comme de nombreux autres suite aux remous sociopolitiques qui ont cours  dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays. Jugés au Tribunal militaire de la capitale camerounaise, la procédure est qualifiée d’inappropriée par leurs avocats dont Maître Joseph Mbah Ndam : «il est aberrant qu’en violation de notre constitution, les gens ont été amenés ici et sont en train d’être jugés. Nous avons soulevé cette exception

Cri d'alarme des ONG

La plateforme camerounaise de la société civile pour la démocratie évoque également cette exception, pour affirmer que les leaders anglophones et leurs co-accusés sont en déportation politique à Yaoundé. Hilaire Kamga est le secrétaire exécutif de cette plateforme : « donc à la réalité, nos actions, les actions de la société civile ne vont pas dans le sens de la judiciarisation du dossier, mais de la qualification politique du dossier pour qu’on comprenne que l’urgence ce sont des solutions politiques et non des solutions judiciaires. Car il n’y a pas de raison d’avoir ces leaders encore détenus au moment où leurs revendications sont acceptées et font l’objet d’âpres négociation.»

Avenue Kennedy à Yaoundé
Image : DW/M. Kindzeka

Le cas de 24 autres accusés

A l’audience du 23 mars dernier, le tribunal avait donné la possibilité aux 24 autres accusés de compléter au mieux les informations sur leur identité et indiqué qu'elle statue sur les demandes de mises en liberté provisoires introduites par la défense. Autrement, il est attendu au moins quatre réponses ce vendredi : y aura-t-il jonction des procédures des leaders et des 24 autres accusés ? Le Tribunal militaire de Yaoundé se dessaisira-t-il de la procédure en faveur d’un Tribunal civil ? Les accusés seront-ils renvoyés pour jugement dans leur région où ils ont été interpellés ? Eric Boniface Tchouakeu, analyste politique et chef de chaîne de Radio Siantou ici à Yaoundé, est pessimiste sur ces questions et sur l’ensemble du problème anglophone : « c’est peut-être un pouvoir un peu plus ouvert au dialogue, un peu plus démocratique qui peut dans le fond résoudre de manière complète le problème anglophone dans un cadre plus global des résolutions d’autres problèmes à caractère communautaire ou ethno-régional et même historique du Cameroun.» On attend de voir la position du Tribunal militaire de Yaoundé ce jour, 20 jours avant la reprise des audiences prévue le 27 avril. Les accusés risquent la peine de mort.