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Prévisions de croissance à la baisse

Audrey Parmentier14 octobre 2008

La Bourse de Francfort a ouvert en hausse de 1,44%. Au même moment, les huit principaux instituts économiques revoient leurs prévisions de croissance à la baisse: en 2009, elle ne devrait pas dépasser les 0,2% du PIB.

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Les directeurs des huit principaux économiques allemandsImage : AP

0,2% contre 1,4% annoncé au printemps: les huit sages ont fortement réduit leur prévision, ce qui s'explique selon eux par plusieurs facteurs: l'accélération de l'inflation due à la hausse des prix des matières premières, la chute du marché de l'immobilier dans plusieurs pays, et bien sûr la crise financière actuelle. L'économiste Rudolf Hickel partage leur avis:

Ortsschild Rezession
La récession menaceImage : picture-alliance / chromorange

« Oui, je suis d'ailleurs très heureux que les instituts aient le courage de ne pas jouer la carte de l'optimisme, ce qu'ils ont souvent fait ces dernières années. Les prévisions de cette année sont très réalistes. D'abord il faut constater que l'Allemagne connaît un ralentissement déjà depuis le deuxième trimestre. Et la crise financière ne fait qu'aggraver cette évolution. Les instituts prévoient également un scénario catastrophe: si la crise continue et que le fonds mis en place par le gouvernement échoue, alors on part du principe qu'il y aura une récession.»


Deutschland Bayern CSU Erwin Huber tritt zurück
Le ministre bavarois des Finances Erwin Huber refuse que son Land participe au financement du plan de sauvetageImage : AP

Selon les huit instituts, l'économie globale va quant à elle augmenter de 1,8% contre 2,5% prévus au mois d'avril. La récession risque donc de concerner plusieurs pays. Mais avant d'en arriver là, les 8 font confiance au plan de sauvetage de près de 500 milliards d'euros annoncé par Angela Merkel. D'après eux, ce genre de mesures va permettre de stabiliser de nouveau les marchés. Ils recommandent également de diminuer les charges sociales, de réformer l'impôt sur le revenu et d'investir dans la recherche, l'éducation et les infrastructures.

Mais la chancelière n'en est pas là. Pour l'instant, elle doit encore convaincre certains Etats régionaux de s'investir dans le plan de sauvetage qu'elle veut mettre en place. Elle leur a demandé de contribuer à 35% au financement global et de couvrir les dettes des banques et des caisses d'épargne régionales. Mais ils sont nombreux à rechigner à commencer par le ministre bavarois des Finances Erwin Huber qui juge cette participation exagérée et inacceptable. La plupart des ministres qui se sont entretenus aujourd'hui avec leur homologue fédéral Peer Steinbrück dénoncent d'ailleurs cette double charge. D'après eux, ce ne sont pas les Länder qui sont responsables de la crise mais bien l'Etat fédéral. Le ministre président du Bade-Württemberg Günther Oettinger, qui soutient le plan de sauvetage, a malgré tout demandé un droit de parole. Même topo du côté du social-démocrate Rainer Speer, ministre des Finances du Brandebourg, qui reproche au gouvernement d'avoir pris cette décision sans en avoir parlé aux Länder au préalable.

Mais le temps presse: la chancelière est bien décidée à faire approuver son plan par les députés du parlement fédéral et des parlements régionaux d'ici vendredi.