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Poutine réprime

Yann Durand16 avril 2007

Une intervention brutale de la police russe a mis fin à un rassemblement diamnche à Saint-Pétersbourg. Au lendemain d’un scénario semblable à Moscou, 120 personnes ont été interpellées dont le dirigeant d’extrême gauche Edouard Limonov, qui, avec Gari Kasparov, dirige le mouvement d’opposition « L’Autre Russie ». 2000 personnes avaient répondu à l’appel de l’organisation pour protester contre le régime de Vladimir Poutine. La répression, jugée démesurée par les observateurs, est au centre des commentaires de la presse allemande.

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La répression se durci en Russie, comme ici, à Novgorod en mars dernier
La répression se durci en Russie, comme ici, à Novgorod en mars dernierImage : AP

Certes les policiers matraqueurs n’ont pas servi l’image de la Russie à l’extérieur, constate la Frankfurter Rundschau. Mais depuis longtemps sa réputation dans les pays occidentaux importe peu à Moscou. Et ce avec raison : en 7 ans de présidence de Poutine, l’occident démocratique, a laissé sans conséquences des événements, comme ceux de Tchétchénie par exemple, bien plus graves que l’emploi effréné de matraques contre quelques manifestants dépourvus de lobby.

Un régime qui a recours à de telles mesures répressives et qui donc se discrédite fortement, a peur. Mais de quoi ? S’interroge la Tageszeitung de Berlin. Les futures élections parlementaires et présidentielles, on le sait déjà, préserveront l’actuel statu quo et sont par conséquent superflues. Car, rappelle le journal, la majorité des russes s’est résignée à voter en faveur de l’autocratie de Poutine, au détriment d’un avenir certes démocratique mais éventuellement incertain. Pourtant la lutte contre le régime ne faiblira pas selon la TAZ, d’autant que ses protagonistes n’ont pas l’intention de se ranger.

Une opposition qui d’ailleurs préoccupe la Frankfuter Allgemeine Zeitung. L’ancien champion du monde d’échec, Gari Kasparov, en passe de devenir le leader du camp anti-Poutine, à pour se faire des fréquentations peu recommandables. En premier lieu le parti national-bolchevique conduit par un ancien extrémiste de droite. Pas étonnant donc que les partis libéraux se tiennent à l’écart de cette alliance. Un tel pays ne peut être un partenaire stratégique pour l’Europe, juge le quotidien et de conclure que la dépendance envers lui, surtout concernant la politique énergétique, doit être maintenue au plus bas au lieu de l’étendre.

Mais le vieux continent à besoin de la Russie, un interlocuteur convoité avant tout par l’Allemagne renchérit la Süddeutsche Zeitung. Ainsi la démocratie de façade instaurée par Poutine, est perçue avec beaucoup d’approbation par certaines voix en occident. Lesquelles affirment tour à tour que la Russie est démocratique ou qu’elle ne peut l’être en raison de son Histoire. Les manifestants de Moscou et Saint-Pétersbourg constituent donc un obstacle non seulement pour Poutine mais aussi pour ses amis occidentaux, constate le journal, pour lequel ce n’est pas mystérieux, mais tout simplement abjecte.