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Pourparlers suspendus à Addis malgré la médiation

Bob Barry (avec AFP, Reuters, dpa)13 janvier 2014

L'envoyé spécial américain pour le Soudan et le Soudan du Sud, Donald Booth, s'est entretenu avec Riek Machar pour un cessez-le feu avec les forces de Salva Kiir. Les négociations d'Addis suspendues faute de lieu ad hoc.

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Image : Ashraf Shazly/AFP/Getty Images

Les négociations entre partisans du président sud-soudanais Salva Kiir et ceux de son ancien vice-président, Riek Machar, ont été suspendues lundi à Addis Abeba.
Les pourparlers ont lieu dans un hôtel de la capitale éthiopienne, mais aucune salle de réunion n'était semble-t-il disponible, à cause de la visite du premier ministre japonais en Ethiopie. Les émissaires des deux camps sud-soudanais auraient refusé de s'entretenir dans la boîte de nuit de l'hôtel, jugée trop vaste, trop bruyante et mal éclairée. Les discussions devraient normalement reprendre mardi.

Efforts de médiation

Les médiateurs multiplient les efforts pour faire aboutir les pourparlers entamés à Addis Abeba afin de mettre fin à la grave crise politico-militaire qui déchire le Soudan du Sud. C'est dans ce contexte que les émissaires internationaux devraient rencontrer ce lundi, le président Salva Kiir à Juba. Sur le terrain, de féroces combats ont encore éclaté ce dimanche entre l'armée restée fidèle à Salva Kiir et des unités rebelles qui ont suivi l'ex-vice-président Riek Machar. Le principal obstacle à une trêve reste la libération de 11 proches de Riek Machar, arrêtés par Salva Kiir dès le début des combats. Le camp de Machar exige leur libération, sans condition, afin qu'ils participent aux négociations, ce que refuse le président Salva Kiir.

Situation humanitaire alarmante

Selon les Nations-unies au moins 400.000 personnes ont fui les combats laissant derrière maisons et bétails. Plus de 50.000 déplacées ont gagné les pays voisins. A Minkamman, le plus grand regroupement de déplacés, au moins 84.000 réfugiés en majorité des enfants, des femmes et des personnes âgées ont fui les combats. Alors que les affrontements, seuls, ont fait plus de 1.000 morts selon des sources humanitaires.

Combats autour des villes stratégiques

Selon les rebelles, les forces gouvernementales du Soudan du Sud tentent toujours de reprendre Bor, dernière ville stratégique encore tenue par la rébellion dans l'Etat du Jonglei, après avoir enlevé, vendredi la ville pétrolière de Bentiu, dans l'Etat d'Unité. Des avions de combats sont également rentrés en action pour empêcher la progression des rebelles, qui tiennent toujours leurs positions dans le nord de la capitale. Mais l'on ignore encore si des combats au corps-à-corps ont lieu près de cette ville située à 200 km au nord de Juba.

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Des camps de réfugiés accueillent les déplacésImage : picture-alliance/AP

Des cadavres jonchent les rues

Plusieurs témoins indépendants affirment avoir vu des cadavres trainer dans la rue ou devant des maisons incendiées. Le Satellite Sentinel Project, fondé par la star d'Hollywood George Clooney, a diffusé des images montrant des maisons et des marchés détruits dans deux villages, Mayom dans l'Etat d'Unité, et Bor.

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Riek MascharImage : Al-Haj/AFP/Getty Images

La médiation

Les négociateurs d'un cessez-le feu ont proposé aux deux parties la création d'une force non armée pour surveiller le respect d'un éventuel accord d'arrêt des combats. Aussi ils appellent les protagonistes à faciliter immédiatement l'acheminement de l'aide humanitaire urgente aux populations déplacées dans des zones tenues par les groupes armés.

Selon l'International Crisis Group, l'intensité des combats en une trentaine d'endroits fait craindre un bilan avoisinant les 10.000 morts. Samedi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a personnellement appelé le président Salva Kiir une nouvelle fois pour tenter de lui arracher une trêve des combats.