Portrait : Essen, « le changement par la culture, la culture par le changement »
5 octobre 2010Le promeneur qui vient pour la première fois à Essen et se contente d’une balade dans le centre de cette ville de 600 000 habitants ne verra pas grand-chose du passé de la ville. Le centre historique de la métropole, située au cœur du bassin très peuplé de la Ruhr, a en effet été presque totalement détruit par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, l’architecture d’Essen, ses voies et ses rues commerçantes, sont dominées par les expériences architecturales des années 1960 et 1970.
1000 ans de pouvoir aux femmes
Cette première impression est trompeuse. En plein centre-ville, près de la gare principale et dissimulée entre des centres commerciaux et des restaurants rapides, se trouve par exemple la cathédrale d’Essen. Durant près de 1000 ans, des femmes – les abbesses du cloître médiéval – ont présidé d’ici à la destinée de leur ville. Le trésor de la cathédrale fait toujours partie des chefs d’œuvres de l’art sacré présent en Allemagne.
Au XXe siècle, centre européen de l‘industrie minière
Essen est devenue célèbre dans le monde entier pour ses gisements miniers qui lui valent de figurer encore aujourd’hui parmi les dix villes les plus grandes du pays. Les activités minières remontent à plusieurs siècles, mais la découverte puis l’extraction de houille ont fait d’Essen la principale ville minière d’Europe dans le courant du XXe siècle.
Cette histoire houillère continue de marquer la ville jusqu’à aujourd’hui, notamment grâce à la scène artistique et culturelle qui a investi les anciennes friches industrielles : le symbole de la Ruhr, la houillère « Zeche Zollverein » a été inscrite en 2001 au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette « Tour Eiffel de la Ruhr » et ses concerts, représentations théâtrales, spectacles comiques, et autres soirées attirent chaque année jusqu’à 800 000 personnes.
Pour les amateurs de théâtre, d’opéra et de concerts, signalons le théâtre Grillo, l’opéra Aalto-Theater – qui tient son nom du célèbre architecte finlandais Alvar Aalto – ou encore la Philharmonie d’Essen. Autre bâtiment issu de l’ère industrielle : la « Villa Hügel », ancienne résidence de la famille Krupp, sorte de château comptant 220 pièces et entouré d’un immense parc. Aujourd’hui, elle accueille des concerts de musique de chambre et des expositions.
L’université a son propre quartier
Le quartier le plus jeune est celui de l’université : en 1972, l’Université-Gesamthochschule Essen a été créée et en 2003, elle a fusionnée avec l’Université de Duisburg. Au semestre d’hiver 2008/2009, l’Université de Duisburg-Essen comptait 30 000 étudiants. Pour eux, un nouveau quartier est en train de voir le jour dans le nord de la ville : le quartier de l’université.
Auteur : Svenja Üing
Edition : Naïma Guira