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Portrait : Dortmund, là où Phoenix renaît de ses cendres

4 octobre 2010

A Dortmund, il n’y a pas si longtemps que les hauts-fourneaux brûlaient encore et que de la fumée s’échappait des cheminées des usines. Aujourd’hui, la métropole se montre fière de son passé et fait preuve d’innovation.

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Inaugurée en 2002, la Konzerthaus peut accueillir jusqu'à 1500 spectateurs.
Inaugurée en 2002, le Konzerthaus peut accueillir jusqu'à 1500 spectateursImage : dpa

Peu de villes ont dû opérer un revirement aussi complet que Dortmund, durant les dernières décennies. A partir du milieu du XIXe siècle, c’est le charbon, l’acier et la brasserie qui ont permis l’essor de la région de la Ruhr. Or ce secteur s’est mis à décliner dès les années 1960, un chamboulement qui n’a pas épargné Dortmund. Le cœur du bassin industriel allemand a alors progressivement cessé de battre et des milliers de mineurs se sont retrouvés au chômage.

L’avenir façon Ruhr

Au lieu de tourner le dos à leur ville et de tenter leur chance ailleurs, les habitants de Dortmund ont retroussé leurs manches pour se mettre à l’heure du XXIe siècle. En langage moderne, on appelle cela un « changement structurel ». Il n’a pas été facile, mais il en a valu la peine. Toute une région est en train de se réinventer et mise de plus en plus sur des secteurs d’avenir tels que les TICS, les micro-technologies, la biomédecine ou la robotique.

La ville de Dortmund est parvenue à se faire un nom sur la scène internationale en matière de recherche innovante. Les technologies de demain ? C’est ici et maintenant qu’on les met au point ! Le « Dortmund-project » sert de pilote. Il s’agit d’une initiative qui réunit des représentants de la ville et d’entreprises, ainsi que des chercheurs. Le premier pas dans cette direction remonte à la fondation de l’université en 1968. Aujourd’hui, celle-ci compte près de 22 000 étudiants.

La Zeche Zollern à Dortmund, aujourd'hui musée et salle de spectacle.
La mine Zollern à Dortmund, aujourd'hui musée et salle de spectacleImage : picture-alliance/dpa

En dépit de ces développements récents, Dortmund a su préserver son héritage ouvrier. Lors de leur fermeture, pas question de livrer les hauts-fourneaux, les mines ou les cokeries aux appétits des bulldozers ! Ces lieux devenus historiques témoignent fièrement d’un passé industriel qui a été conservé. Là où l’on cuisait autrefois l’acier, on fait maintenant de la recherche, on danse ou on visite un musée qui détaille cette période de l’histoire de la ville. En guise de récompense à cet engagement de la commune et de ses citoyens pour leur reconversion, l’Union européenne a décerné au bassin de la Ruhr le titre honorifique de « capitale européenne de la culture 2010 ».

Héros en noir et jaune

L'un des 65 rhinocéros de la ville est bien sûr aux couleurs du Borussia. Ici avec le défenseur Christoph Metzelder.
L'un des 65 rhinocéros de la ville est bien sûr aux couleurs du Borussia. Ici avec le défenseur Christoph MetzelderImage : AP

Changement structurel ou pas, Dortmund peut compter sur une valeur sûre : quand l’arbitre siffle le coup d’envoi d’un match de foot dans le « Signal Iduna Park » (ancien « Westfalenstadion »), le cœur des supporters du Borussia Dortmund, en noir et jaune, se met à battre plus fort.

Pour les amateurs de grand frisson, recommandons le « Revier-Derby », le match lors duquel s’affrontent le Borussia et son ennemi juré, le club Schalke 04. Ici, le football n’est pas un divertissement, c’est une religion. D’ailleurs, le ballon rond s’y est vu offrir l’un des plus beaux et plus grands stades d’Allemagne.

Auteur : Suzanne Cords
Edition : Naïma Guira