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Shell et Eni responsables de la pollution au Nigeria

Julien Adayé
16 mars 2018

Amnesty International a publié un rapport accusant Shell et ENI d'avoir pollué la région. L'ONG demande au pays d'ouvrir une enquête sur les déversements d'hydrocarbures dont sont victimes les populations environnantes.

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Nigeria Shell Ölförderung
Image : Getty Images/AFP/J. Lhuillery

Les deux compagnies pétrolières Shell et ENI sont, selon Amnesty International, responsables de la pollution de la région pétrolifère du Delta, au Nigeria. L'organisation non gouvernementale affirme dans son rapport que 89 fuites - 46 sur des pipelines opérés par Shell et 43 sur ceux du pétrolier italien ENI - seraient causées par le mauvais entretien des infrastructures et la corrosion des oléoducs.

Nigeria Niger Delta Ölverschmutzung Öl
Un site d'extraction de pétrole appartenant à ShellImage : Getty Images/C. Hondros

Dans tous les cas, ce n'est pas la première fois que ces deux compagnies polluent la zone, selon un rapport publié par les deux compagnies. Shell, l'opérateur historique du Nigeria, a enregistré plus de 1.000 fuites sur ses infrastructures de janvier 2011 à décembre 2017, soit une perte de 110.535 barils ou 17,5 millions de litres de brut. ENI, de son côté, a recensé 820 fuites, soit l'équivalent de 26.286 barils et 4,1 millions de litres de brut depuis 2014, date de ses premières publications.

Les deux compagnies évoquent des actes de "sabotage"

Suites à ces premières pollutions et après plusieurs années de batailles juridiques, Shell a accepté de verser 62 millions d'euros à 15.500 personnes affectées par la pollution de l'eau en janvier 2015.

Mais dans le cas de cette nouvelle accusation de pollution, Shell et ENI rejettent la responsabilité sur des actes de "sabotage" des infrastructures, pointant du doigt la responsabilité des groupes armés qui opèrent dans cette région.

Si cette affirmation était confirmée, les habitants du Delta risqueraient de ne pas être indemnisés.

Le sort des populations environnantes

Dans ce flou, ce sont les populations vivant dans cette zone d'exploitation du Delta qui continuent de payer les conséquences de cette autre pollution. Mais les choses risquent cette fois de tourner à leur avantage. Le 8 mars dernier, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a examiné le rapport de la troisième session du Groupe intergouvernemental de travail (GTIG), chargé d'établir un instrument international juridiquement contraignant pour que les multinationales soient tenues responsables des atteintes aux droits humains et à l'environnement qu'elles commettent.