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Politique allemande d'aide au développement : bilan

Yann Durand / Mireille Dronne23 septembre 2009

Le sujet fait rarement la Une en Allemagne. Pourtant il s'agit d'un domaine très vaste comme en témoignent les objectifs du Millénaire de l'ONU : pauvreté, éducation, femmes, santé et environnement.

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Heidemarie Wieczorek-Zeul et Waris DirieImage : AP

Augmenter de 0,26 à 0,51 % du PIB la manne financière allouée à l'aide au développement d'ici à 2010. C'est l'engagement pris en 2005 par la CDU et le SPD lors de la signature de leur contrat de coalition. Soyons clair: Il n'a pas été respecté. Il manque 3 milliards d'euros pour faire le compte.

Cependant la coopération allemande a gagné en crédit sous la houlette de la ministre social-démocrate Heidemarie Wieczorek-Zeul qui lui a imprimé depuis 1998, un aspect plus partenarial que patriarcal. L'aide au développement est désormais basée en grande partie sur le financement budgétaire de l'Etat receveur.

Un système salué aussi par l'opposition, à l'instar du président de la commission parlementaire pour la coopération économique, Thilo Hopp du parti des verts : "Nous ne sommes plus les colonialistes qui prescrivent d'adopter tel système scolaire, d'acheter tel livre de classe, ou telles chaises !", explique-t-il. "Il faut accepter que le partenaire est libre d'investir l'argent comme il l'entend dans le secteur de l'éducation. Il devra ensuite montrer qu'il a atteint l'objectif. Par exemple: un bon taux de scolarisation".

En revanche, les libéraux du FDP sont les plus acerbes détracteurs de la politique allemande d'aide au développement. Selon eux un demi-siècle de soutien à l'Afrique n'a rien apporté. Leur crédo: Utiliser avant tout les marchés locaux pour les programmes alimentaires, au lieu d'importer des pays riches des produits agricoles subventionnés et de continuer ainsi à ruiner les paysans sur place.

Cette requête rejoint d'ailleurs la politique de la ministre allemande de la coopération économique qui s'engage en faveur du commerce équitable sans toutefois s'imposer au niveau international par exemple lors de conférences de l'organisation mondiale du Commerce. Heidemarie Wieczorek-Zeul exige en outre depuis longtemps une restructuration du marché financier: "Nous avons besoin de règles globales qui mettent fin au capitalisme sans limite, avec plus de transparence, de régulation et de stabilité".

La ministre se réjouit que l'Allemagne ait débloqué 100 millions d'Euros pour la Banque mondiale - ce qui devrait permettre de sauver certains projets de développement. Force est de constater néanmoins que le bilan de la coopération économique allemande est plutôt mitigé: Un plus financier par rapport au début de la législature qui est cependant loin d'avoir rempli son contrat.