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Polémique en Allemagne autour de l'abandon de l'énergie nucléaire

Yann Durand12 mai 2005

La polémique à propos de l’abandon progressif de l’énergie nucléaire en Allemagne s’est de nouveau enflammée. La centrale d’Obrigheim, la plus vieille du pays, a été mise hors service hier après 37 ans d’activité. Les détracteurs craignent une augmentation de la facture énergétique tandis que le gouvernement mise sur l’avènement du renouvelable. La presse allemande commente la situation ce matin.

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Le ministre de l'environnement, Jürgen Trittin se félicite de la fermeture d'Obrigheim
Le ministre de l'environnement, Jürgen Trittin se félicite de la fermeture d'ObrigheimImage : dpa - Bildfunk

La fin d’Obrigheim n’est qu’un petit signal constate la Frankfurter Rundschau. Car elle ne rend pas l’abandon du nucléaire irrévocable ni ne plonge la fourniture d’électricité dans la crise. Le réacteur du sud-ouest était, avec une capacité de 350 megawatts, le plus petit en Allemagne. Les kilowattheures manquant seront désormais livrés par la surproduction du réseau. Comme pour Stade, la première centrale fermée en 2003. Étonnant pourtant que les fournisseurs de courant restent très effacées face à la perte de leur réacteur. Cela s’explique, selon le journal, par le fait que depuis l’accord, l’activité sur le front de l’anti-nucléaire n’a jamais été aussi basse. Et en outre, les coûts de production élevés des deux vieilles centrales ont rendu leur extinction moins douloureuse.

La production d’électricité en Allemagne ne pourra pas à longue échéance être garantie par l’énergie renouvelable et des économies d’énergie. Celui qui affirme le contraire est un menteur. Ainsi le quotidien Die Welt ne mâche pas ses mots arguant que l’évolution de l’économie mondiale engendrera une hausse rapide des besoins en énergie tandis que ceux de l’Allemagne stagnerons. Un pays où certains pensent sérieusement que le retour au charbon pourrait valoir la peine. Or son extraction ici est la plus chère du monde. L’exploitation du nucléaire est elle aussi couteuse mais elle a au moins le mérite de fournir de grande quantité. Et de conclure que l’accord prévoit certes la mise hors service de tous les réacteurs allemands d’ici 2020, mais en 2030 il y en aura encore.

Même son de cloche dans la Rhein Neckar Zeitung d’Heidelberg pour laquelle les plus de 30 pays du monde qui augmentent la durée de vie de leur 450 centrales nucléaires ont compris que le renouvelable n’est pas en mesure de les remplacer.

La Esslinger Zeitung contredit fermement. Parmi la liste de 450 sites, la moitié sont des ruines que l’ont tente de renover depuis des decennies. Les nouveaux réacteurs sont dépendant d’un financement public. Les investisseur privés se refusant clairement à injecter des milliards dans une technologie soi-disant bon marché. C’est ça le vrai abandon du nucléaire, pas Obrigheim.