Plan climat européen : la bataille commence
20 octobre 2008Après la crise financière, la crise écologique. Et il s'agit de faire en sorte que la première n'éclipse pas la seconde. Lors du sommet de Bruxelles la semaine dernière, les discussions sur le sujet ont été très tendues. On était finalement parvenu à un accord, avec des conditions réclamées par l'Italie et la Pologne, comme le droit de véto des Etats lors de la décision finale. Mais les menaces de blocage des deux pays planent toujours. Rome veut désormais une clause de révision du paquet.
Ils ne sont toutefois pas les seuls à rechigner. Tout un bloc de pays d'Europe de l'est demande également plus de souplesse dans la mise en œuvre du texte. Ils brandissent comme argument la menace de récession sur les économies. Mais selon le commissaire européen à l'Environnement, Stavros Dimas, l'argument n'est pas valable : « Parce qu'ainsi, nous encourageons les investissements et l'innovation dans les technologies propres, nous créons des emplois dans le domaine des énergies renouvelables, nous diminuons notre dépendance à l'importation de pétrole et nous adaptons notre économie à un avenir qui, de toute façon, est inéluctable ».
Ce grand marchandage suscite l'inquiétude. Le haut responsable de la lutte contre le changement climatique aux Nations Unies, Yvo De Boer, redoute que les Européens renoncent à donner l'exemple. Même crainte pour le ministre allemand de l'Environnement Sigmar Gabriel : « Ici il est tout simplement question de la réorganisation de notre base énergétique et de nos sociétés industrielles. Et, de plus, nous sommes l'exemple, nous devons montrer si la tentative d'unir croissance économique et prospérité sociale avec protection environnementale fonctionne ou pas ». D'ailleurs avec le sommet des 11 et 12 décembre, coïncide la conférence internationale de l'ONU qui réunira 190 pays. Et la réunion au Luxembourg doit également permettre de préparer une position commune pour cette occasion.
L'Union européenne s'est fixé pour 2020 des objectifs ambitieux : elle veut réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre, parvenir à 20% d'énergies renouvelables dans la consommation ainsi qu'à 20% d'économies d'énergie.