Penser sur le long terme
17 octobre 2008La Tageszeitung parle de dommages collatéraux : la crise financière tue les objectifs climatiques ambitieux de l'Europe. Mais, à moyen terme, prévient le quotidien, les dégâts environnementaux coûteront bien plus à l'économie mondiale qu'un crash boursier, aussi grave soit-il. Qu'on finisse par faire des compromis ou pas, que le paquet soit adopté ou pas cette année, on ne trouvera de toute façon pas de meilleures solutions sous la présidence tchèque de l'Union. La politique d'avenir sur l'environnement reste en plan, d'une façon ou d'une autre.
Même constat pour die Welt. Celui qui oublie déjà son serment d'investir dans la protection du climat, parce que la crise bancaire occupe maintenant l'agenda, celui-ci apparait bien peu crédible. Cette crise, justement, montre à quel point les anticipations à long termes sont vitales. Les marchés financiers ont vécu une débâcle que personne, il y a encore peu de temps, n'aurait tenu pour possible. Cela devrait faire réfléchir tous ceux qui remettent en question les conséquences du réchauffement de la planète.
Autre sujet du jour : la campagne présidentielle américaine. Le dernier des trois débats télévisés n'a rien changé à sa dynamique fondamentale, observe la Süddeutsche Zeitung. John McCain, le Républicain, aura du mal à rattraper son retard. Barack Obama devrait gagner, s'il ne se passe rien d'imprévu (comme une énorme erreur de la part du candidat, un attentat terroriste ou encore un redressement subit de l'économie). Les Etats-Unis se rapprochent d'un tournant : les Américains vont prouver au monde que leur pays a gardé la force de se renouveler.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung est également optimiste pour Obama : avec l'économie comme préoccupation principale, il a de très grandes chances de devenir le 44ème président des Etats-Unis. Mais il n'est pas encore l'heure pour lui de mettre le champagne au frais. Jusqu'au moment fatidique, impossible de savoir combien d'électeurs blancs se laisseront dissuadés par la couleur de peau du candidat – et par sa biographie. Quoiqu'il en soit, ils ont véritablement un choix. Qu'il s'agisse du programme, de la rhétorique, de l'âge, du tempérament ou de l'expérience, le contraste aurait pu difficilement être plus fort.